Le blues des pêcheurs britanniques

Le blues des pêcheurs britanniques
Tous droits réservés 
Par Beatriz Beiras
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Prendre le large ou rester au port ?

PUBLICITÉ

Prendre le large ou rester au port ? C’est le dilemme aussi pour les pêcheurs britanniques à l’approche du référendum sur l’appartenance à l’Union Européenne. Dans le port de North Shields, sur la côte de la mer du Nord, l’ambiance est morose. Alan Jenkins, pêcheur depuis l‘âge de 8 ans, ne voit pas d’avenir pour la pêche.

“Je ne sais pas ce qui va se passer maintenant, mais les politiques de pêche de l’Union Européenne ne nous font pas de bien du tout. Je suis un simple pêcheur côtier, cela pourrait changer si nous sortons de l’Union Européenne, on ne sait jamais.”

Ce jour-là, pas de poisson à la criée. Les pêcheurs se plaignent de ne pas pouvoir payer des parts de quotas de pêche imposés par l’UE.

“L’Union européenne ne fait rien pour les pêcheurs ici indique paul Flechter, elle a diminué les prises basées sur un système de quotas qu’on ne peut pas dépasser. Et pourtant, les pêcheurs français viennent ici tout comme les pêcheurs espagnols, et ils peuvent prendre le poisson dans les eaux britanniques. Mais qu’est-ce que ça veut dire !? “

L'impact du Brexit sur l'environnement en Grande-Bretagne https://t.co/1Oje9fYEPE#Peche#durable

— Cyrielle Hariel (@CyrielleHariel) 14 avril 2016

Le Royaume-Uni regarde vers la Norvège, qui en 1972 avait dit non à l’Europe, mais qui fait partie de l’Espace Economique Européen. Un bon arrangement, selon l’Association d’Armateurs de Pêche norvégienne.

“Nous voulons garder les stocks norvégiens pour les pêcheurs norvégiens explique Tyrgve Myrvang. Jusqu‘à présent, nous avons réussi à garder la main, notamment sur nos réserves de morue.”

“Si l’on compare ce qui se passe dans la mer du Nord et dans la zone de l’UE, en particulier autour du Royaume-Uni, nous voyons qu’ils ne prennent pas soin des réserves halieutiques indique Johnny Caspersen.”

La Norvège est le deuxième exportateur mondial de produits de la mer, 60% est destiné au marché européen.
Or, 70% des revenus de l’exportation de la filière ne viennent pas de la pêche, mais de fermes de saumons. N‘étant pas membre de l’Union Européenne, la Norvège doit payer des tarifs douaniers pour accéder au marché commun.

“Aujourd’hui, la plupart des saumons exportés de la Norvège vers l’UE sont des saumons entiers dit Jan Borre Johanson propriétaire d’une ferme de saumons. Si nous étions dans un système sans droit de douane, nous pourrions traités une plus grande quantité de poissons, ce qui donnerait une plus grande valeur ajoutée à la Norvège, nous pourrions créer plus d’emplois pour la communauté locale, dans ce domaine, par exemple.”

Car l’Union européenne taxe à 2% le poisson entier, et entre 13 et 20% lorsqu’il est conditionné. Résultat : le fumage du saumon norvégien se fait en Allemagne et en Pologne.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Les premiers vols d'expulsion vers le Rwanda quitteront le Royaume-Uni dans quelques mois

La fausse annonce de la mort de Charles III

Tribune : "Ce projet de loi sur le Rwanda est cruel et inhumain"