Turquie: Erdoğan souffle le chaud et le froid

Turquie: Erdoğan souffle le chaud et le froid
Tous droits réservés 
Par Euronews avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Recep Tayyip Erdoğan acclamé par son public lors d’une cérémonie en honneur aux victimes du putsch raté.

PUBLICITÉ

Recep Tayyip Erdoğan acclamé par son public lors d’une cérémonie en honneur aux victimes du putsch raté.
Alors que les purges continuent et que nombre de turcs et de pays occidentaux s’inquiètent d’une dérive autoritaire, le président a tenu à se montrer magnanime. Depuis 18 mois et son élection au poste de président de la République, 2000 personnes ont été poursuivies pour insulte à son encontre. Un crime en Turquie qui peut être puni par quatre ans de prison maximum. Elles ne seront finalement pas inquiétées. “Je saisis cette opportunité pour abandonner toutes les poursuites judiciaires, cette fois-ci, contre ceux qui m’ont témoigné de l’irrespect et m’ont insulté de quelque manière que ce soit” a déclaré Mr Erdoğan face à une foule en liesse.

Mais côté diplomatique, le discours est toujours aussi ferme. Les critiques occidentales, notamment américaines liées à l’ampleur des purges ne passent pas. Les chiffres évoluent chaque jour mais vendredi 18 000 personnes avaient déjà été placées en garde à vue à moment donné et 10 000 sont poursuivies et placées en détention provisoire. La haute hiérarchie militaires a été balayée .149 généraux et amiraux ont été exclus de l’armée. Des hommes bien souvent habitués à travailler avec les Etats-Unis dans la guerre contre l’Etat islamique notamment. Jeudi le chef des forces américaines au Moyen-Orient, le général Joe Votel avait dit son inquiétude que les purges en cours en Turquie n’aient des conséquences sur les relations bilatérales avec les Etats-Unis. Pour le fondateur de l’AKP, les condamnations occidentales des putschistes sont trop timorées. _“Laissez moi vous dire les choses explicitement. Tout pays ou tout leader qui ne se préoccupe pas de l’intérêt de la démocratie turque, des droits de notre peuple à vivre, du futur de notre nation, du futur de notre peuple, autant qu’il s’inquiète du sort des putschistes n’est pas notre ami. Il doit le savoir”
. Quelques heures plus tôt, il avait déjà demandé aux pays occidentaux de _“se mêler de leurs affaires”.

Côté médias, le grand ménage continue. Vingt-et-un journalistes ont comparu devant un tribunal, dont Nazli Ilicak, ancienne députée, licenciée du quotidien progouvernemental Sabah en 2013 après avoir critiqué des ministres empêtrés dans un scandale de corruption — orchestré, selon Ankara, par Fethullah Gülen.
Des confrères s‘étaient rassemblés devant le tribunal pour les soutenir, a constaté une journaliste de l’AFP.
Sur les 21 journalistes, 17 dont Nazli Ilicak ont été placés en détention préventive et sont poursuivis pour appartenance à “un groupe terroriste”, a rapporté l’agence Anadolu.
Les quatre autres ont été remis en liberté, dont Bulent Mumay, ancien éditeur du quotidien Hurriyet et figure connue du monde des médias.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

En Turquie, des élections municipales aux enjeux nationaux

Troubles économiques et flambée des prix : quelle est l'ampleur de la pauvreté en Turquie ?

Guerre en Ukraine : Volodymyr Zelensky en Turquie à la veille du 500e jour de l'invasion russe