Le secteur laitier européen n'a pas digéré la fin des quotas

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Par Stéphanie Lafourcatère avec AISSA BOUKANOUN
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Alors que la contestation bat son plein parmi les producteurs de lait français, le sujet du prix du lait était déjà brûlant fin mars 2015 : des agriculteurs venus de seize pays manifestaient devant le

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Alors que la contestation bat son plein parmi les producteurs de lait français, le sujet du prix du lait était déjà brûlant fin mars 2015 : des agriculteurs venus de seize pays manifestaient devant le Parlement européen à Bruxelles contre la suppression des quotas laitiers dans l’Union à la veille de son application. Leurs craintes de surproduction et de fort recul tarifaire se sont avérées exactes : en France par exemple, le prix d’achat du lait est passé de 309 euros les mille litres l’an dernier à 277 cette année sachant qu’il est aujourd’hui, encore plus faible dans de nombreux pays européens.

“Avec la fin du système des quotas, il n’y aura plus de gagnant parmi les éleveurs, peu importe que vous ayez 50 ou 500 vaches,” souligne un manifestant allemand. Sieta van Keimpema, vice-présidente du European Milk Board, renchérit : “Il n’y a que 6% d’agriculteurs de moins de 35 ans en Europe, il n’y a aucune perspective d’avenir, assure-t-elle avant d’ajouter : Les producteurs laitiers ont besoin d’avoir des perspectives, mais aussi d’un système de régulation du marché pour qu’en cas de crise, ils puissent y avoir une place et être sûrs que la crise ne durera pas longtemps et qu’elle ne sera pas trop profonde parce que sinon, ils devront cesser leur activité.”

D’ici 2020, 20 000 producteurs de lait pourraient disparaître en France… #agriculturehttps://t.co/T4gTs2Y43Xpic.twitter.com/AeOlk2Bure

— Audrey Bourolleau (@A_Bourolleau) 10 août 2016

Hausse de l’offre et baisse de la demande

Depuis la fin des quotas, la production a fortement augmenté dans tous les pays européens producteurs, voire exploser notamment aux Pays-Bas, au Danemark et en Irlande. Cette surabondance a été amplifiée par une forte baisse de la consommation mondiale avec un recul de la demande en Chine et l’embargo russe sur les produits agro-alimentaires. À cela s’ajoutent les pratiques de certains industriels qui rémunèreraient mal leurs producteurs.

Roger Violant, producteur laitier en France, nous précise la situation actuelle pour lui et ses collègues : “Il nous manque environ 110 euros de la tonne de lait puisqu’on est payé 270 alors qu’il nous en faudrait 380, affirme-t-il. On ne peut pas éternellement continuer à se moquer du producteur de lait comme on le fait depuis maintenant un an,” lance l’agriculteur.

Soutien européen ?

Alors que la France à son niveau a lancé un plan de soutien à l‘élevage l’an dernier, l’Union européenne a annoncé en septembre dernier et en juillet, deux aides de 500 millions d’euros chacune pour inciter les éleveurs à réduire leur production. Les syndicats français par exemple restent sceptiques sur leur efficacité.

Bruxelles donne un milliard d’euros pour aider les producteurs de lait https://t.co/9Hpz1msJQ9 via Le_Figaro</a></p>— Eric de LA CHESNAIS (plumedeschamps) 8 août 2016

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