400 crimes de haine commis aux Etats-Unis : "Trump a mis le feu aux poudres"

400 crimes de haine commis aux Etats-Unis : "Trump a mis le feu aux poudres"
Par Beatriz Beiras avec Sandrine Delorme
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Nous nous sommes entretenus avec Mark Potok, directeur de l'observatoire des crimes haineux, le Southern Poverty Law Center.

Je pense que la réponse de Donald Trump à cette vaste vague de crime haineux, s'il n'est entièrement responsable, arrive trop tard, est trop courte et incroyablement insuffisante. La réalité, c'est qu'il a mis le feu aux poudres...

Mark Potok Directeur du Southern Poverty Law Center

Des croix gammées, des insultes homophobes, ces graffitis ont été peints sur une église épiscopale à Dean Blossom, en Indiana. Ce n’est qu’un des 400 crimes de haine recensés aux Etats Unis depuis l‘élection de Donald Trump.

Ce type d’incidents, est en forte hausse depuis une semaine, selon le Southern Poverty Law Center, un observatoire contre la haine dirigé par Mark Potok :

Ce que nous voyons, c’est que la majorité de ces crimes visent les immigrants et les musulmans. Il y a aussi beaucoup de crimes de haine anti-noir.

La haine s’est bien déchaînée, les réseaux sociaux en attestent. Il est difficile parfois de faire le tri, mais on a vu beaucoup de victimes ou témoins postaient des détails sur ce type d’incidents.

Mêmes les enfants ont participé, soit en tant qu’agresseurs, soit en tant que victimes, comme le dénonce Julio Puentes, père d’un élève malmené :

Ils ont commencé à lui dire, tu es Mexicain, alors tu vas aller dans une école différente maintenant, et tu vas retourner au Mexique.

Le Southern Poverty Law Center rend Donald Trump et sa campagne électorale responsable d’avoir levé le tabou sur les discours et propos racistes aux Etats-Unis. Et il ne peut pas dire qu’il ne savait pas ce qu’il faisait, les incidents violents ont émaillé toute sa campagne…

Nous avons eu un horrible président qui s’avère être afro-américain. Et il n’y a jamais eu plus grande division qu’aujourd’hui“, disait-il notamment le 5 mars dernier en meeting.

Encensé par les groupes d’extrême droite pour avoir questionné la nationalité d’Obama pendant des années, Trump a mis un point final à cette controverse surréaliste en septembre dernier, il a aussi fini par prendre ses distances avec David Duke et le Ku Klux Klan en août, mais juste après l’annonce du résultat des élections, David Duke, cet ancien leader du KKK, a tweeté :

“C’est la nuit plus excitante de ma vie, ne vous y trompez pas, nos gens ont joué un énorme rôle dans l‘élection de Trump.”

Et ce n’est que cinq jours après son élection que Donald Trump, dans une interview sur CBS, a pris ses distances avec les crimes de haine qu’on lui reproche d’avoir incité à commettre :

Je suis si triste d’entendre cela, et je dis arrêtez. Si cela aide, je le dirai et je le dirai face caméra, arrêtez ça.

Pas suffisant pour Mark Potok :

Je pense que la réponse de Donald Trump à cette vaste vague de crime haineux, s’il n’est entièrement responsable, arrive trop tard, est trop courte et incroyablement insuffisante. La réalité, c’est qu’il a mis le feu aux poudres…

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