Onze personnes ont péri lors de troubles à Caracas, ce qui porte à 20 le nombre de morts depuis le commencement de la vague de manifestations en avril contre le président socialiste Nicolas Maduro
Onze personnes ont péri lors de troubles dans la nuit de jeudi à vendredi à Caracas, ce qui porte à 20 le nombre de morts depuis le commencement de la vague de manifestations en avril contre le président socialiste Nicolas Maduro.
Le parquet vénézuélien a annoncé vendredi “la mort de 11 personnes” âgées de 17 à 45 ans, certaines électrocutées et d’autres tuées par balle, ajoutant que six individus ont également été blessés “lors des faits de violence survenus” dans le quartier de El Valle.
Dans cette zone du sud-ouest de la capitale, les habitants avaient décrit durant la nuit des scènes de pillages et d’affrontements violents avec les forces de l’ordre. Des images tournées par certains résidents avaient montré un véhicule anti-émeutes partiellement incendié par des cocktails Molotov.
“On aurait dit une guerre. Les militaires et la police lançaient des gaz (lacrymogènes, ndlr), des civils armés tiraient sur les bâtiments. Avec ma famille on s’est jeté par terre. C‘était horrible. On a réussi à dormir jusqu‘à ce que ça se termine, vers trois heures du matin“, a raconté à l’AFP Carlos Yanez, habitant de 33 ans d’El Valle.
Le parquet a par ailleurs annoncé l’ouverture d’une enquête sur la mort dans la nuit d’un homme dans le quartier de Petare (est de Caracas). Il a été tué par balle “lors de la manifestation de (jeudi) soir”, a affirmé sur Twitter Carlos Ocariz, maire du quartier et membre de l’opposition, exigeant “qu’une enquête soit menée et qu’on punisse les coupables !”.
Le Venezuela est secoué depuis le 1er avril par une vague de manifestations de l’opposition libérale, majoritaire au Parlement depuis fin 2015, qui exige le départ du président socialiste Nicolas Maduro, très impopulaire dans ce pays pétrolier en pleine crise politique et économique.
Déterminée à poursuivre la mobilisation jusqu‘à obtenir des élections anticipées, l’opposition a convoqué pour samedi une “marche du silence” vers les sièges de l‘épiscopat vénézuélien dans tout le pays et pour lundi un “blocage national” des routes.
Ces défilés tournent souvent à l’affrontement entre manifestants et forces de l’ordre, qui échangent tirs de gaz lacrymogènes et balles en caoutchouc contre jets de pierres et cocktails Molotov. Outre les vingt morts, environ 600 personnes ont été arrêtées depuis début avril, selon l’ONG Foro Penal.
Avec agence (AFP)