La Serbie souhaitait juger l'ancien Premier ministre et chef rebelle pour crimes de guerre
La justice française a rejeté ce jeudi la demande de la Serbie d’extrader Ramush Haradinaj. Belgrade souhaitait juger cet ancien Premier ministre kosovar pour crimes de guerre. Mais la cour d’appel de Colmar a estimé que cela entrainerait des “conséquences d’une gravité exceptionnelles”. Le contrôle judiciaire a été levé pour l’ex-rebelle qui va donc pouvoir regagner son pays.
“J’ai perdu quatre mois dans cette procédure”, a commenté M. Haradinaj, mais “cette décision me donne la possibilité de continuer mes obligations” politiques, a-t-il commenté.
Belgrade l’accuse d’avoir participé à des exactions contre des civils serbes au Kosovo en 1999. La Serbie a fait part de son indignation, rappelant pour consultations son ambassadeur en France.
“La République de Serbie juge cette décision honteuse, scandaleuse, absolument injuste, et surtout c’est une décision politique”, a déclaré Aleksandar Vucic, le Premier ministre serbe.
A Pristina, des scènes de liesse ont accueilli la nouvelle. L’ancien commandant de l’Armée de libération du Kosovo est vu par beaucoup comme un héros de la guerre qui a mené à l’indépendance de l’ancienne province serbe. Ramush Haradina est aujourd’hui député, à la tête d’un des principaux parti d’opposition, l’Alliance pour l’Avenir du Kosovo (AAK).