Présidentielle/Temps de parole des candidats : de l'équité à l'égalité

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Par Euronews
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Un casse-tête pour les chefs d’antenne des radios ou des télévisions françaises.

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Un casse-tête pour les chefs d’antenne des radios ou des télévisions françaises.
Depuis lundi et jusqu’au 21 avril à minuit, ces derniers doivent veiller – à la seconde près – au temps de parole accordé aux onze candidats à l‘élection présidentielle (exception faite pour Arte, LCP-AN et Public Sénat).

La fin de l‘équité

Avant l’ouverture officielle de la campagne, les télés et les radios se devaient d’accorder un temps d’antenne au nom de l‘équité et du pluralisme en période électorale. Un principe qui accordait de fait plus d’espace aux “grands” candidats en fonction de leurs poids, réel ou supposé, dans l‘électorat français. ### Place à la stricte égalité

Lundi, ce principe d‘équité a donc cédé sa place au principe de stricte égalité. Ce qui signifie concrètement que François Fillon, Emmanuel Macron, Marine Le Pen, Benoït Hamon ou Jean-Luc Mélenchon disposent du même temps de présence que des candidats dont les intentions de vote ne dépassent pas les 1 à 4% dans les sondages (dont Nathalie Arthaud, Philippe Poutou, François Asselineau, Jacques Cheminade, Jean Lassalle, ou Nicolas Dupont-Aignan). Précision supplémentaire : cette égalité devra être appliquée dans des conditions de programmation comparables y inclus notamment les tranches horaires. ### Choix mathématique

Depuis 2007, ces dispositions sont régulièrement critiquées car jugées impratiquables dans les faits. Le message a été à moitié entendu par le législateur : certes, la loi a été modifiée et la période de stricte égalité a été ramenée de cinq semaines à deux semaines mais le principe n’a pas été abrogé. Le conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) estime que ces obligations demeurent nécessaires pour encadrer le débat démocratique a fortiori pour les “petits” candidats qui ne disposent pas des mêmes moyens financiers que leurs rivaux issus de grands partis.

Ce n’est pas le point de vue de Frédéric Métézeau, le chef du service politique de France Inter, comme il l’a expliqué dans sa dernière chronique.
“Le pluralisme, dit-il, c’est donner la parole à tout le monde dans de justes proportions, ce n’est pas l‘égalité arithmétique (…). Nous devrions faire des choix éditoriaux et non pas mathématiques”.

Frédéric Métézeau (FredMetzo</a>) : «L’égalité parfaite du temps de parole, c’est la négation de la hiérarchisation» <a href="https://t.co/V3DJclHpV0">https://t.co/V3DJclHpV0</a> <a href="https://t.co/dmtP6wYTvp">pic.twitter.com/dmtP6wYTvp</a></p>&mdash; Libération (libe) 10 avril 2017

500 parrainages

Les défenseurs de la stricte égalité rappellent au contraire que la Vème République a établi une série de filtres afin de limiter le nombre de candidats farfelus à l‘élection suprême. Dès lors qu’un candidat parvient à obtenir le parrainage de 500 élus – un travail de collecte compliqué – il est donc normal que tous les candidats validés par le conseil constitutionnel puissent bénéficier des mêmes avantages. ### Chien de garde

Si les chaînes de télé ou de radio doivent veiller à respecter ces règles , c’est le conseil supérieur de l’audiovisuel qui en contrôle le respect a posteriori. Selon Le Parisien, le CSA a confié cette surveillance quotidienne à une quinzaine de chargés de mission qui décortiquent chaque jour une quarantaine d’heures démissions. Quid en cas de non-respect des règles ?
Sur le papier, le CSA dispose d’un pouvoir de sanction : en cas de manquement grave, il peut révoquer une autorisation de diffusion (surtout pour les chaînes de la TNT). Mais dans les faits, ce risque rest très hypothétique. En cas de plainte du CSA, les médias concernés ont tout intérêt à rectifier le tir… rapidement.

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