Espagne : quelle est l’origine de la “Tomatina” ?

Espagne : quelle est l’origine de la “Tomatina” ?
Par Vincent Coste
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1,2,3 ! A vos tomates !

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Des tomates comme s’il en pleuvait ! Voici l’ambiance qui règne lors de la Tomatina dans les rues de la petite ville espagnole de Buñol, chaque dernier mercredi du mois d’août.

L’histoire de la Tomatina

Cette tradition, aux origines floues, existe depuis 1945. Selon la version “canonique”, retenue par les organisateurs de la fête, tout serait parti d’une bagarre lors d’un “défilé de géants” organisé dans cette localité de la province de Valence. Un différend aurait éclaté entre jeunes de la ville et participants de la procession. Un pugilat général s’en est suivi et dans ce chaos, certains auraient pris des tomates sur les échoppes de la ville pour les jeter sur leurs adversaires… L’année suivante, en 1946 donc, la même bande de jeunes aurait cette fois-ci réitéré intentionnellement les jets de tomates lors du défilé.

Les autorités de la ville sévirent en 1950. Il fut en effet interdit de lancer la moindre tomate dans les rues de la ville lors du fameux défilé. Cette interdiction déclencha la colère des habitants. La bataille de tomates était devenue de plus en plus populaire. Certains réfractaires ont même été jetés en prison pour avoir bravé cette décision.

En 1957, en signe de protestation, un cortège funèbre fut organisé, où un cercueil contenant une tomate défila dans les rues de la ville. De très nombreuses personnes participèrent à cette marche et devant ce succès, les autorités de la ville finirent par céder. La Tomatina fut de nouveau autorisée.

Mode d’emploi de la Tomatina des temps modernes

Les artificiers version ketchup doivent, pour participer à ce qui serait la plus grande bataille de tomates au monde, s’acquitter d’un droit d’entrée dans l’arène de 10€. Les 10 000 habitants de la ville en sont dispensés.

Cette mesure est en vigueur depuis 2013 et vise à limiter l’affluence. D’années en années, de plus en plus de personnes se pressaient à Buñol pour se balancer des tomates (plus de 50 000 en 2012). Dorénavant, seules 22 000 personnes sont autorisées à participer.

Le coup d’envoi de la bataille est toujours donné à 11h et elle ne dure qu’une heure, pas une minute de plus. Durant ce défoulement général, plus de 160 tonnes de tomates sont utilisées. Une Tomatina est également organisée exclusivement pour les enfants, une heure après celle pour les adultes. La “mini Tomatina” est gratuite.

La Tomatina a même acquis en 2002 le statut de “fête d’intérêt touristique international”. La manifestation, dont le rayonnement a longtemps été local, a connu un véritable essor en 1983 grâce à un reportage de la télévision publique espagnole, la TVE. Et depuis, des touristes du monde entier (65% des participants cette année) prennent part à ce qui est perçu par ses détracteurs comme un vaste gaspillage. Sur ce point, les organisateurs de la manifestation ont indiqué que les tomates utilisées étaient impropres à la consommation : la plupart étant pourries ou sur le point de l‘être.

D’autres manifestations sont organisées dans le cadre de la Tomatina : concerts, Dj sets, etc. Et cette année, La mairie a également mis en place une campagne contre le harcèlement sexuel.

Le principe même de la Tomatina s’est depuis exporté. Des fêtes similaires sont en effet organisées en Argentine, au Costa Rica, au Chili et même en Chine ou en Corée du Sud.

Argentina tiene su propia “Tomatina” y es éste domingo en #RioNegro#Lamarque#BuenSabadohttps://t.co/dDUqjcdgnWpic.twitter.com/zFfbyx0InO

— El Puntano (@ElPuntanoCom) 18 mars 2017

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