L’officier soviétique qui a évité la fin du monde est mort

L’officier soviétique qui a évité la fin du monde est mort
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Par Vincent Coste
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Sans l'action ou plutôt l'inaction de Stanislav Petrov, nous ne serions peut-être plus là...

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De vastes zones d’ombres subsistent dans l’histoire de la Guerre froide. Des zones d’ombres supposées ou réelles. C’est l’une de ces pages peu connues qui vient de se tourner ce mardi avec l’annonce du décès de Stanislav Petrov.

“Dans le doute, abstiens-toi”

Dans la nuit du 25 au 26 septembre 1983, Stanislav Petrov est de garde dans un bunker ultrasecret, situé non loin de Moscou. Et quand, soudain, l’alarme retentit, le lieutenant-colonel des forces aériennes soviétiques a du mal à croire à ce que son système de surveillance satellite vient de détecter : des missiles américains seraient en train de foncer sur l’URSS.

Dans de telles situations, il doit en référer à sa hiérarchie et vite. Mais Stanislav Petrov n’en fera rien. Pour lui, il s’agit d’une fausse alerte. Il y a une erreur, le système s’est trompé dans son interprétation. De plus, l’officier estime que si les Etats-Unis lançaient une attaque nucléaire, ce ne serait pas avec cinq ou six missiles comme ceux détectés par ses appareils de surveillance, mais avec des centaines.

La troisième guerre mondiale évitée de justesse ?

L’instinct de Stanislav Petrov a peut-être empêché le déferlement du feu nucléaire sur Terre. L‘état-major soviétique aurait sans doute lancé une riposte. Riposte à laquelle les Etats-Unis auraient répondu… Une enquête a confirmé plus tard l’intuition de l’officier : il y a bien eu un bug, une mauvaise analyse du système.

Stanislav Petrov est longtemps resté dans l’anonymat. Si l’homme a été décoré pour “mérites rendus à la Patrie au sein des forces armées”, quelques mois après cette fameuse nuit, son histoire n’a été rendue publique que plus de 10 ans après les faits, avec la publication en 1998 des mémoires d’un ancien commandant soviétique. Stanislav Petrov a reçu par la suite plusieurs prix pour récompenser son action, dont le prix de la Paix de Dresde en 2013.

L’ancien officier soviétique, qui vivait de sa petite pension militaire, est décédé à l‘âge de 77 ans, le 19 mai dernier dans son appartement de Friazino, une localité à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Moscou.

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