Bagdad veut-il « punir » les Kurdes de Kirkouk après le référendum d'indépendance du Kurdistan ?
100 000 Kurdes ont quitté Kirkouk en quelques jours à peine. Ils ont peur des représailles suite à la reprise de la ville lundi dernier par l’armée régulière irakienne. Ils craignent en particulier les hommes des Forces de mobilisation populaire, une coalition de milices chiites soutenue par l’Iran, qui porte main-forte à Bagdad. Comme le raconte ce Kurde, qui garde l’anonymat, contacté par euronews.
« Les gens ont peur des Forces de mobilisation populaire », explique cet homme. « C’est une milice paramilitaire. Je n’ai rien vu moi-même de mes propres yeux mais beaucoup de gens de Kirkouk m’ont raconté des choses. Des habitants ont été violés, d’autres se sont fait fouiller leurs maisons. Je ne me sens pas en sécurité ».
Kirkouk est une des villes les plus multiethniques d’Irak. Ici deux tiers de la population est kurde. Ceux qui sont partis sont appelés par les autorités à revenir à Kirkouk. Mais beaucoup de Kurdes ont peur. Ils vivent cette opération militaire comme une punition après l’organisation du référendum d’indépendance du Kurdistan.
« Si le gouvernement irakien ne règle pas ce problème, si les forces de sécurité restent ici, il y aura des tensions », continue l’homme au téléphone. « Il y a beaucoup de Kurdes ici, ils ne veulent pas de la présence des forces de sécurité irakiennes. Ils ont peur et ils vivent leur présence comme une offense. Si on continue comme ça, ce sera la guerre civile. »