Cyril Ramaphosa, l'espoir de l'ANC pour 2019 ?

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Par Sandrine Delorme avec AFP, Reuters, APTN
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Le parti historique de Mandela a été sauvé de l'éclatement, mais la paralysie menace...

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Deux adversaires qui s'embrassent, une unité de façade ?

Si Cyril Ramaphosa a bien remporté la tête de l'ANC face à l'ex-épouse de Jacob Zuma, Nkosazana Dlamini-Zuma, il n'aura pas forcément les coudées franches pour mener à bien le renouveau du mouvement historique de Nelson Mandela et remporter la présidentielle sud-africaine en 2019. La direction du parti est divisée entre pro-Ramaphosa et pro-Zuma. Ce congrès a sauvé le parti de l'éclatement, mais la paralysie menace, alors que de nombreux défis attendent Ramaphosa :

"Son plus grand défi sera de se défaire de l'image négative de l'ANC, du déficit de popularité qui s'est développé ces cinq dernières années, ça c'est le challenge immédiat. Il a 18 mois devant lui jusqu'à l'élection générale et cette élection se heurte à un grand nombre de problèmes au niveau gouvernemental, et il va devoir les contrer, tout en dirigeant l'ANC", explique Khaya Sithole, analyste politique.

L'étoile de l'ANC a sérieusement pâli depuis sa victoire aux premières élections libres de l'histoire de l'Afrique du Sud en 1994 et l'arrivée au pouvoir de Nelson Mandela. En cause, la crise économique de 2008 et les accusations de corruption.

Mais Cyril Ramaphosa représente l'espoir. Soutenu par l'aile modérée du parti, il a promis de relancer l'économie du pays, qui peine à sortir de la crise, et de créer des emplois pour faire reculer un taux de chômage au plus haut à plus de 27%. Il a fait campagne en dénonçant la corruption du clan Zuma. Sa victoire a été bien accueillie par les marchés financiers, et pourtant il ne promet rien de révolutionnaire :

*** "Si vous regardez le nouveau plan économique qu'il a mis en avant pendant sa campagne, c'est pratiquement basé sur le plan de développement national du pays. Des politiques économiques qui sont déjà lancées , mais que malheureusement les politiciens et les ministres n'ont pas été capables de mettre correctement en place. Je pense que nous pouvons supposer espérer que la présidence de Cyril Ramaphosa permettra leur mise en place, que les choses seront faites"***, explique l'économiste Jeffrey Schultz. 

Fondateur du puissant syndicat national des mineurs sous le régime de l'apartheid, Cyril Ramaphosa est considéré par beaucoup comme "le fils préféré" de l'icône Mandela. En 1999, il avait échoué à prendre la tête de l'ANC, il s'était alors lancé avec succès dans les affaires, revenant en politique en 2012, à la tête d'une fortune de 378 millions d'euros. 

Pour lui, cette victoire aujourd'hui est une consécration, même si nombre d'analystes prédisent un échec à la présidentielle de 2019 si la lutte contre la corruption ne donnent pas de résultats concrets et si l'économie sud-africaine ne redémarre pas.

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