Ce jeudi, une loi limitant les pouvoirs de la police dans ce type d'enquêtes a été adoptée par la Knesset, malgré une levée de boucliers de l'opposition.
C'est dans un climat de contestation que le Parlement israélien a adopté ce jeudi une loi qui restreint les pouvoirs de la police dans les enquêtes pour corruption. Ce texte a été adopté par 59 voix contre 54, alors que Benyamin Nétanyahou est visé dans plusieurs affaires.
Un projet de loi qui ne permet plus aux forces de l'ordre de recommander des inculpations au parquet dans ces cas de figure.
Devant la levée de bouclier de l'opposition, le Premier ministre israélien a accepté que la loi ne s'applique pas aux investigations dont il fait l'objet, mais ce texte reste la cible de nombreuses critiques.
"Cette loi devient non seulement inutile", relève Mordechai Kremnitzer, professeur émérite à la faculté de droit de Jérusalem, "mais aussi néfaste puisqu'il n'y a pas de logique à ce que, dans ce genre de cas, la police n'évalue pas si les preuves sont suffisantes ou non. Cela nuira aux interrogatoires dans ces affaires sensibles, qui visent des hommes politiques ou des barons du crime organisé".
Ces derniers mois, Benyamin Nétanyahou a été interrogé à sept reprises dans deux enquêtes ; il est soupçonné d'avoir perçu des cadeaux luxueux de la part d'hommes d'affaires, et d'avoir voulu négocier une couverture à son avantage auprès du quotidien israélien Yedioth Aharonot. Des affaires qui ont soulevé une vague de protestation. Depuis début décembre, des milliers de personnes défilent chaque samedi dans les rues de Tel Aviv lors de "Marches de la honte", pour dénoncer la corruption au sommet de l'Etat.