Sa crainte: que les nombreux opposants au sein de son parti \u00e0 l'accord de coalition n\u00e9goci\u00e9 cette semaine au forceps avec la chanceli\u00e8re allemande ne fassent capoter l'alliance. Les militants du parti social-d\u00e9mocrate (SPD) sont en effet appel\u00e9s en interne \u00e0 voter sur le texte du 20 f\u00e9vrier au 2 mars. \u0022Les d\u00e9bats autour de ma personne menacent le succ\u00e8s du vote. Je d\u00e9clare donc par la pr\u00e9sente renoncer \u00e0 mon entr\u00e9e au gouvernement\u0022, dit-il dans un communiqu\u00e9. Sa d\u00e9cision intervient apr\u00e8s une vol\u00e9e de bois vert venue de ses \u0022camarades\u0022 du SPD, en particulier le ministre sortant des Affaires \u00e9trang\u00e8res Sigmar Gabriel, furieux d'\u00eatre \u00e9cart\u00e9 pour laisser la place \u00e0 Martin Schulz. Il a d\u00e9plor\u00e9 dans la presse que \u0022la parole donn\u00e9e compte si peu\u0022. D\u00e9j\u00e0 d\u00e9missionnaire depuis mercredi de la t\u00eate du SPD, M. Schulz sort donc par la petite porte, un an apr\u00e8s son arriv\u00e9e sur la sc\u00e8ne politique nationale avec l'objectif de ravir la chancellerie \u00e0 Angela Merkel. Il laisse un parti exsangue. Apr\u00e8s avoir enregistr\u00e9 le pire score aux l\u00e9gislatives de son histoire (20,5%), les sociaux-d\u00e9mocrates n'ont plus qu'une poign\u00e9e de points d'avance dans les sondages sur l'extr\u00eame droite.

Schulz said he won\u2019t be German foreign minister and implored this be an "end to debates about personalities" https://t.co/9WQosm4TnH

— POLITICO Europe (@POLITICOEurope) 9 f\u00e9vrier 2018
Ce d\u00e9part sans gloire ne fait pas les affaires non plus d'Angela Merkel qui essuie critique apr\u00e8s critique depuis l'annonce de l'accord de coalition \u00e0 l'issue de quatre mois d'imbroglio post-\u00e9lectoral. Plusieurs figures de son propre parti conservateur, la CDU, l'accusent d'avoir fait trop de concessions aux sociaux-d\u00e9mocrates, leur offrant notamment le minist\u00e8re des Finances, dans le seul but d'\u00e9viter des \u00e9lections anticip\u00e9es et de se maintenir \u00e0 la chancellerie un quatri\u00e8me mandat. Les chr\u00e9tiens-d\u00e9mocrates doivent encore approuver l'accord lors d'un congr\u00e8s le 26 f\u00e9vrier. Si un \u00e9chec est peu probable, les mille d\u00e9l\u00e9gu\u00e9s peuvent n\u00e9anmoins r\u00e9server \u00e0 Angela Merkel un d\u00e9bat houleux dont elle n'a gu\u00e8re l'habitude. \u0022On ne va pas simplement acquiescer\u0022, a pr\u00e9venu, dans le journal populaire Bild, la d\u00e9put\u00e9e Sylvia Pantel. Son influent coll\u00e8gue Norbert R\u00f6ttgen rel\u00e8ve qu'accorder au SPD, grand perdant des l\u00e9gislatives, les minist\u00e8res r\u00e9galiens de la Justice, des Affaires \u00e9trang\u00e8res et des Finances, mine l'autorit\u00e9 de la CDU. Elle ne contr\u00f4lera que l'Economie et la D\u00e9fense. \u0022La CDU se retrouve structurellement affaiblie dans l'appareil gouvernemental et perd en influence\u0022, estime-t-il. Autre motif de grogne, le peu de personnalit\u00e9s venant de l'ex-RDA communiste dans le cabinet pressenti de Mme Merkel. En effet, des noms circulant, la chanceli\u00e8re serait la seule repr\u00e9sentante de l'ex-Allemagne de l'Est, une r\u00e9gion o\u00f9 le sentiment d'exclusion reste d\u00e9j\u00e0 tr\u00e8s fort pr\u00e8s de trente ans apr\u00e8s la chute du mur de Berlin, et o\u00f9 l'extr\u00eame droite a fait des scores records notamment gr\u00e2ce \u00e0 son discours anti-\u00e9lites. \u0022Peut-\u00eatre qu'on comprendra un jour que l'Est fait partie de l'Allemagne\u0022, a ironis\u00e9 Gregor Gysi, ancien responsable du parti de la gauche radicale. Manuela Schwesig, une responsable SPD dans l'Est du pays, a elle exig\u00e9 qu'\u0022un Allemand de l'Est ou une Allemande de l'Est (soit) repr\u00e9sent\u00e9 dans le gouvernement\u0022. \u0022Cela bouillonne partout\u0022, r\u00e9sume Paul Ziemiak, le dirigeant des jeunes de la CDU. Depuis l'annonce de l'accord gouvernemental, la presse allemande est quasi-unanime pour percevoir dans ces turbulences le d\u00e9clin de la chanceli\u00e8re, confront\u00e9e \u00e0 l'usure de son pouvoir. \u0022Angela Merkel a r\u00e9ussi, elle va rester chanceli\u00e8re si les membres du SPD votent pour l'accord de coalition. Mais ses adieux du pouvoir ont commenc\u00e9, et donc aussi le d\u00e9bat sur sa succession\u0022, \u00e9crit ainsi l'influent hebdomadaire Der Spiegel. Avec AFP\u00a0 \u00a0 ", "dateCreated": "2018-02-09 10:15:47", "dateModified": "2018-02-09 16:10:00 +01:00", "datePublished": "2018-02-09 16:10:00 +01:00", "image": { "@type": "ImageObject", "url": "https://static.euronews.com/articles/stories/03/07/52/68/1440x810_story-b67780b3-f57b-5837-ba09-d344d572d6ce_767419.jpg", "width": "1440px", "height": "810px", "caption": "Critiqu\u00e9 par sa base, le leader d\u00e9missionnaire du SPD renonce \u00e0 participer au gouvernement de coalition. 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Allemagne : Martin Schulz hors-jeu

Allemagne : Martin Schulz hors-jeu
Par Euronews
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Critiqué par sa base, le leader démissionnaire du SPD renonce à participer au gouvernement de coalition. Angela Merkel doit elle aussi faire face à une fronde des éléphants au sein du bloc CDU/CSU.

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Pas encore en place, le futur gouvernement d'Angela Merkel est déjà critiqué de toutes parts. Dernier épisode en date, il a perdu vendredi son chef de la diplomatie désigné, le social-démocrate Martin Schulz, affaibli par ses volte-face.

La chute aura été brutale pour l'ancien président du Parlement européen. Mis en cause pour avoir revendiqué le poste de ministre après avoir promis fin 2017 qu'il ne rentrerait jamais dans un gouvernement de la chancelière conservatrice, M. Schulz a finalement renoncé sous le feu des critiques.

<blockquote class="twitter-tweet" data-lang="fr"><p lang="de" dir="ltr">Ich verzichte auf den Eintritt in die Bundesregierung und hoffe, dass damit die Personaldebatten innerhalb der SPD beendet sind. Wir alle machen Politik für die Menschen in diesem Land. Dazu gehört, dass meine persönlichen Ambitionen hinter den Interessen der Partei zurückstehen.</p>&mdash; Martin Schulz (@MartinSchulz) <a href="https://twitter.com/MartinSchulz/status/961961360199385089?ref_src=twsrc%5Etfw">9 février 2018</a></blockquote>

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Sa crainte: que les nombreux opposants au sein de son parti à l'accord de coalition négocié cette semaine au forceps avec la chancelière allemande ne fassent capoter l'alliance. Les militants du parti social-démocrate (SPD) sont en effet appelés en interne à voter sur le texte du 20 février au 2 mars.

"Les débats autour de ma personne menacent le succès du vote. Je déclare donc par la présente renoncer à mon entrée au gouvernement", dit-il dans un communiqué.

Sa décision intervient après une volée de bois vert venue de ses "camarades" du SPD, en particulier le ministre sortant des Affaires étrangères Sigmar Gabriel, furieux d'être écarté pour laisser la place à Martin Schulz. Il a déploré dans la presse que "la parole donnée compte si peu".

Déjà démissionnaire depuis mercredi de la tête du SPD, M. Schulz sort donc par la petite porte, un an après son arrivée sur la scène politique nationale avec l'objectif de ravir la chancellerie à Angela Merkel.

Il laisse un parti exsangue. Après avoir enregistré le pire score aux législatives de son histoire (20,5%), les sociaux-démocrates n'ont plus qu'une poignée de points d'avance dans les sondages sur l'extrême droite.

<blockquote class="twitter-tweet" data-lang="fr"><p lang="en" dir="ltr">Schulz said he won’t be German foreign minister and implored this be an &quot;end to debates about personalities&quot; <a href="https://t.co/9WQosm4TnH">https://t.co/9WQosm4TnH</a></p>&mdash; POLITICO Europe (@POLITICOEurope) <a href="https://twitter.com/POLITICOEurope/status/961963672296927232?ref_src=twsrc%5Etfw">9 février 2018</a></blockquote>

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Ce départ sans gloire ne fait pas les affaires non plus d'Angela Merkel qui essuie critique après critique depuis l'annonce de l'accord de coalition à l'issue de quatre mois d'imbroglio post-électoral.

Plusieurs figures de son propre parti conservateur, la CDU, l'accusent d'avoir fait trop de concessions aux sociaux-démocrates, leur offrant notamment le ministère des Finances, dans le seul but d'éviter des élections anticipées et de se maintenir à la chancellerie un quatrième mandat.

Les chrétiens-démocrates doivent encore approuver l'accord lors d'un congrès le 26 février. Si un échec est peu probable, les mille délégués peuvent néanmoins réserver à Angela Merkel un débat houleux dont elle n'a guère l'habitude.

"On ne va pas simplement acquiescer", a prévenu, dans le journal populaire Bild, la députée Sylvia Pantel.

Son influent collègue Norbert Röttgen relève qu'accorder au SPD, grand perdant des législatives, les ministères régaliens de la Justice, des Affaires étrangères et des Finances, mine l'autorité de la CDU. Elle ne contrôlera que l'Economie et la Défense.

"La CDU se retrouve structurellement affaiblie dans l'appareil gouvernemental et perd en influence", estime-t-il.

Autre motif de grogne, le peu de personnalités venant de l'ex-RDA communiste dans le cabinet pressenti de Mme Merkel.

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En effet, des noms circulant, la chancelière serait la seule représentante de l'ex-Allemagne de l'Est, une région où le sentiment d'exclusion reste déjà très fort près de trente ans après la chute du mur de Berlin, et où l'extrême droite a fait des scores records notamment grâce à son discours anti-élites.

"Peut-être qu'on comprendra un jour que l'Est fait partie de l'Allemagne", a ironisé Gregor Gysi, ancien responsable du parti de la gauche radicale.

Manuela Schwesig, une responsable SPD dans l'Est du pays, a elle exigé qu'"un Allemand de l'Est ou une Allemande de l'Est (soit) représenté dans le gouvernement".

"Cela bouillonne partout", résume Paul Ziemiak, le dirigeant des jeunes de la CDU.

Depuis l'annonce de l'accord gouvernemental, la presse allemande est quasi-unanime pour percevoir dans ces turbulences le déclin de la chancelière, confrontée à l'usure de son pouvoir.

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"Angela Merkel a réussi, elle va rester chancelière si les membres du SPD votent pour l'accord de coalition. Mais ses adieux du pouvoir ont commencé, et donc aussi le débat sur sa succession", écrit ainsi l'influent hebdomadaire Der Spiegel.

Avec AFP   

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