Xi Jinping menaçant avec Taïwan

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Par Sandrine Delorme avec AFP
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Fort de sa réélection à la tête du pays, le président chinois a mis en garde Taïwan contre toute velléité d'indépendance.

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C'était son premier discours solennel depuis qu'il a obtenu le droit de se maintenir au pouvoir à vie et Xi Jinping a fait vibrer la corde nationaliste en évoquant "les batailles sanglantes" livrées par la Chine pour tenir son rang parmi les nations. Discours qui a eu lieu lors de la clôture de la session annuelle plénière de l'Assemblée nationale populaire. Le puissant dirigeant chinois en a profité pour lancer une nouvelle et forte mise en garde à Taïwan, dont la Chine s'estime seule représentante légitime.

Assurant que son pays n'accepterait "jamais" l'abandon d'un seul pouce de son territoire, il a déclaré : "Les actes et les manoeuvres visant à séparer le pays sont voués à l'échec, elles seront condamnées par le peuple et punies par l'Histoire".

Cet avertissement survient alors que les Etats-Unis viennent d'adopter une loi autorisant des hauts responsables américains à se rendre à Taïwan et vice-versa. Un camouflet pour Pékin.

Mais la diplomatie taïwanaise reste ferme.

"Quant à ce que M. Xi Jinping a mentionné, je pense que nous ne nous soucions pas des vues d'autres pays sur notre travail diplomatique. Nos efforts ne s'arrêteront pas, ni ne se relâcheront, nous continuerons", a expliqué Andrew H.C. Lee, porte-parole du ministère taïwanais des Affaires étrangères.

L'île de Taïwan est revendiquée par Pékin depuis 1949. La Chine n'autorise pas de contact entre le gouvernement taïwanais et des pays étrangers.

Xi Jinping, le"timonier"

Déjà maître du Parti communiste chinois (PCC) et des armées, Xi Jinping peut désormais envisager une présidence à vie, d'autant que "le rôle dirigeant" du parti au pouvoir a été réaffirmé dans la constitution.

Pendant son discours de clôture de l'ANP, Xi Jinping, qui est souvent comparé au fondateur du régime, Mao Tsé-toung (1949-76), a semblé cultiver le parallèle en évoquant une "nouvelle Longue marche" vers la modernisation du pays, en référence à l'un des épisodes de la lutte pour le pouvoir livrée par les communistes dans les années 1930.

Xi Jinping a obtenu durant la session que sa "Pensée" soit intégrée dans la constitution, un honneur qui jusqu'à présent n'avait été offert qu'à Mao. La presse officielle vient aussi de ressortir le terme de "timonier" au profit de l'actuel dirigeant, sans toutefois le faire encore précéder de l'adjectif "grand" qui était l'apanage de Mao Tsé-toung.

Le parlement a aussi entériné la création d'un nouvel organe anti-corruption, qui pourrait étendre à l'ensemble de la fonction publique une chasse aux pots-de-vin qui était réservée jusqu'ici aux cadres du PCC.

Depuis l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping, plus de 1,5 million de cadres du PCC ont déjà été sanctionnés à la faveur de cette campagne, soupçonnée de servir aussi de prétexte pour éliminer les adversaires du président.

En direction des pays étrangers, Xi Jinping a assuré que l'essor phénoménal de son pays en près de quatre décennies de réformes ne constituait "pas une menace" pour quiconque.

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