La ZAD, un laboratoire écologique ?

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Par Maxime Bayce
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Depuis le début du démantèlement de Notre-Dame-Des-Landes, des voix s'élèvent pour essayer de préserver ce qui est pour certains une terre d'expérimentation d'une grande richesse. Entretien avec Isabelle Attard, ancienne députée du Calvados.

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Dix ans de lutte écologiste qui s'effondrent comme un château de cartes. L'évacuation de la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes, débutée lundi, a suscité la polémique. En cause notamment, la disproportion du dispositif policier. Ils étaient environ 2 500 , dix fois plus que les militants. Un calcul politique selon l'ancienne députée Isabelle Attard.

"Après avoir accepté de renoncer à l'aéroport, il fallait peut-être faire plaisir à une aile droite de ce pays qui réclamait quelque chose. Parce qu'on ne peut pas laisser des gens comme ça rester sur une terre. C'est une opération "gros bras" de la part du gouvernement qui était totalement inutile".

Favoriser le dialogue, laisser la possibilité aux zadistes de développer un projet collectif, c'est le sens d'une tribune publiée chez nos confrères de Mediapart.

Parmi les signataires Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon ou encore l'ancienne journaliste, devenue présidente de la Fondation pour la Nature et l'Homme, Audrey Pulvar. Pour eux, Notre-Dame-Des-Landes est un laboratoire qui ouvre des pistes de réflexion pour demain.

"Pour moi, les habitations que le gouvernement juge précaires seront des habitations que demain l'on devra favoriser parce que ce sont celles qui ne gaspillent pas d'énergie, qui ne demande pas trop de chauffage, qui sont respectueuses de notre environnement", analyse Isabelle Attard. "Au lieu d'expérimenter, de laisser les gens tester, on va tout détruire parce que ce n'est pas la norme, ce n'est pas un bâtiment en dur et en parpaings".

La préfète des Pays de la Loire, Nicole Klein, a laissé ce vendredi aux zadistes dix jours (jusqu'au 23 avril) pour déposer leurs projets. Mais pour Isabelle Attard, le temps des négociations est peut être passé.

"Je trouve très difficile de retourner à la table des négociations après ce qu'il s'est passé depuis lundi matin. Je ne suis pas convaincue que l'état cherche vraiment à trouver une solution par le haut. On envoie pas 2 500 gendarmes mobiles et CRS quand ont veut discuter. Je ne sais pas dans quel pays vous avez vu ça, mais ça n'existe pas !"

Une grande manifestation de soutien aux occupants de la ZAD est prévue ce dimanche. Des milliers de personnes y sont attendues.

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