L'Iran est en pleine tourmente monétaire. Alors que de nouvelles sanctions américaines seront bientôt appliquées, la chute du Rial inquiète Téhéran.
L’Iran fait face à une chute inquiétante de sa monnaie. Plombé par le retrait américain de l’accord sur le nucléaire il y a deux mois, le rial a déjà perdu 50% de sa valeur face au dollar. Une dégringolade économique qui a poussé les marchands du bazar de Téhéran à faire grève il y a quelques jours. L’économie du pays entre dans une zone de turbulence selon Javad Seyyed Pur, professeur d’économie à l’université de Téhéran.
"Les trois éléments qui entraînent une chute de la monnaie iranienne sont le mauvais contrôle des devises étrangères, les variables économiques internes et les pressions et sanctions internationales".
Professeur d’économie à l’université de Téhéran
La population se rue dans les banques
Face à la chute du rial, la population se ruent dans les banques pour échanger ses économies contre des euros ou des dollars. Mais l’offre officielle de devises étrangères ne suffit pas,et beaucoup choisissent d’échanger dans la rue, a près de deux fois le taux en vigueur. Selon les statistiques officielles, l’équivalent plus de 20 milliards de dollars sont conservés en cash par les Iraniens. Le prix des produits importés, a lui explosé comme l'expliquent certains habitants : "Quand vous allez au bazar acheter quelque chose, soit vous ne trouvez pas ce que vous voulez, soit le prix augmente augmente entre 20 et 30% tous les jours…"
L'ombre des sanctions américaines
Une autre femme explique avoir eu de gros problèmes à louer. "C’est impossible aujourd’hui de trouver un appartement avec 15 millions de tomans de caution, ça n’est pas assez ! Pareil pour le lait dont le prix est passé de 1 200 à 1 800 tomans par bouteille…"
Les sanctions américaines seront effectives à l’automne, et cibleront principalement l’industrie pétrolière iranienne, principale source de revenus du pays.
Face à ce début de crise économique, l’Iran espère pouvoir compter sur l’aide de l’union européenne, officiellement toujours partie de l’accord sur le nucléaire.