Alexandre Benalla sort du silence

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Par Euronews
Alexandre Benalla et Emmanuel Macron
Alexandre Benalla et Emmanuel Macron   -  Tous droits réservés  REUTERS/Philippe Wojazer

Dans une longue interview au journal Le Monde, l'ancien collaborateur du président français évoque les faits de violence envers deux manifestants pour lesquels il est aujourd'hui mis en examen. Il reconnaît une faute politique mais pas une faute morale.

Le 1er mai, il s'est comporté comme un « citoyen » qui appréhende des « fauteurs de trouble ». « On ne va pas laisser faire des délinquants », dit-il.

« Atteindre le président de la République »

« J’ai le sentiment d’avoir fait une grosse bêtise. Et d’avoir commis une faute. Mais cette faute, elle est plus d’un point de vue politique : je n’aurais jamais dû aller sur cette manifestation en tant qu’observateur, puis j’aurais, peut-être, dû rester en retrait. »

Pour Alexandre Benalla, avec l'affaire qui porte son nom, c'est Emmanuel Macron qui est visé : « C’était l’opportunité aussi d’atteindre le président de la République. Les faits, je les assume, je ne suis pas dans la théorie du complot, c’est la réalité. »

Alexandre Benalla dit avoir suscité des rancœurs à l’Élysée : « Je suis un gamin de 25 ans, qui n'a pas fait l'ENA, qui n'est pas sous-préfet, je suis l'extraterrestre de la bande.Les gens qui ont sorti cette information sont d’un niveau important. »

Ce matin, c'est le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler qui a été auditionné par la commission d'enquête du Sénat.

Pour le principal collaborateur d'Emmanuel Macron, les deux semaines de suspension d'Alexandre Benalla après le 1er mai étaient « proportionnées ».

D'autant plus qu'Alexandre Benalla donnait entière satisfaction à la présidence : « [Avant le 2 mai], je n'ai eu que des retours positifs sur le travail, l'engagement, le dévouement de Monsieur Benalla » , a déclaré Alexis Kohler.

Une « tempête dans un verre d'eau »

Après des jours de silence, Emmanuel Macron a réagi hier. Le président français s'est dit déçu face à une « faute grave » de son ancien collaborateur.

Emmanuel Macron a attaqué les médias en les accusant d'avoir dit « beaucoup de bêtises ».

Aujourd'hui il enfonce le clou. Pour le président français, toute cette affaire n'est une « tempête dans un verre d'eau ». « Verre d'eau », peut-être. « Tempête », c'est certain.