Baleines : la chasse continue

Baleines : la chasse continue
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Par Noemie Wira
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Les pays chasseurs et protecteurs des baleines ont entamé lundi au Brésil un intense bras de fer lors de la réunion annuelle de la Commission baleinière internationale, le Japon espérant réexaminer le moratoire sur la chasse aux cétacés, qui date de 1986.

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Au Brésil un bras de fer oppose les pays chasseurs et les protecteurs de baleines. A l'occasion de la réunion de la Commission baleinière internationale, les Japonais demandent une reprise partielle de la chasse commerciale, prétextant qu'il y a suffisamment de baleines. Les nations protectrices, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Union européenne, sont déterminées à les en empêcher.

Le Japon espère réexaminer le moratoire sur la chasse aux cétacés, qui date de 1986. Le pays est signataire du moratoire de la CBI sur la chasse aux baleines, qui date de 1986, mais il affirme la pratiquer pour effectuer des recherches, près de ses côtes dans le Pacifique ainsi que dans l'Antarctique, même si une grande partie de la viande est ensuite écoulée sur le marché.

Le ministre brésilien de l'Environnement Edson Duarte a déclaré à l'ouverture que "l'heure était venue d'avancer, pas de reculer", avant de rappeler à ses délégués leur "devoir de donner une impulsion décisive en direction de la préservation des cétacés".

Le nouveau président de la CBI, le Japonais Joji Morishita, estime que cette rencontre pourrait être déterminante pour l'avenir de cet organisme, composé de 89 pays membres, profondément divisé entre partisans (Japon, Norvège, Islande et leurs alliés) et opposants à la chasse aux cétacés.

M. Morishita a déclaré à l'AFP vouloir "changer de modèle, pour passer du rejet mutuel au respect mutuel".

"Notre défi lors de cette réunion est de savoir si nous pouvons concilier les deux différentes positions ou bien trouver une façon d'être en accord ou en désaccord tout en regardant vers l'avenir, plutôt que de passer notre temps à nous disputer", a-t-il déclaré avant l'ouverture de la session à Florianopolis, paradis des surfeurs situé dans le sud du Brésil.

Pourtant, comme à chaque session de la CBI, seul organe de gestion des grands cétacés, les dissensions s'annoncent très fortes entre les deux camps.

"Cette réunion s'annonce cruciale", a estimé Patrick Ramage, chargé des cétacés au Fonds international pour la protection des animaux (Ifaw en anglais).

Le Brésil, pays protecteur, considère que cette activité ne se justifie plus économiquement. La consommation de chair de baleine ne fait plus recette.

Le pays hôte veut également étendre la zone de protection des baleines, actuellement limitée aux océans Indien et Austral, à tout l'Atlantique Sud.

"Beaucoup de gens au Brésil et dans d'autres pays veulent voir les baleines vivantes et pas accrochées et mortes. Elles font partie de notre patrimoine naturel" s'exclame José Truda, un activiste.

Épuisée par tant d’impuissance, Sea Shepherd, une organisation non gouvernementale internationale maritime à but non lucratif, avait annoncée l’été dernier renoncer à sa traque annuelle des baleiniers japonais.

Selon l’association, ses moyens de pression traditionnels ne suffisent plus à freiner la volonté du mastodonte nippon de préserver sa « tradition » nationale, héritée des besoins en nourriture protéinée de l’après-guerre. Cette année encore, le gouvernement de l’archipel s’enorgueillie du fructueux bilan de la dernière expédition dans le Pacifique, malgré les contestations venant de toute part. Depuis le début de l'année, les pêcheurs japonais ont capturé près de 500 baleines. Ils comptent parmi leurs alliés la Norvège et l'Islande, qui pratiquent ouvertement cette chasse.

La réunion de la CBI se tient jusqu'à vendredi. Les décisions y sont adoptées à la majorité des trois quarts mais le Japon milite pour un changement de règle, qui permettrait un vote à la majorité simple.

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