Abus sexuels dans l'Eglise: le pape évoque l'indignation des jeunes

Abus sexuels dans l'Eglise: le pape évoque l'indignation des jeunes
Par AFP
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Le pape a reconnu mardi à Tallinn, lors d'une visite en Estonie, que les scandales sexuels impliquant le clergé catholique étaient un repoussoir pour une jeunesse ne percevant pas une condamnation suffisamment forte de la part de l'Eglise.

Les jeunes "sont indignés par les scandales sexuels et économiques, face auxquels ils ne voient pas une nette condamnation", a-t-il constaté, devant la jeunesse chrétienne du pays conviée dans une église luthérienne.

A une semaine d'un "synode" (réunion d'évêques du monde entier) à Rome consacré aux problématiques de la jeunesse, le pape a noté sans fard que beaucoup de jeunes "trouvent la présence de l’Eglise pénible voire irritante".

"Nous voulons leur répondre", a-t-il dit, "être une communauté transparente, accueillante, honnête, attirante".

L'Eglise catholique est actuellement au coeur d'une crise existentielle dévastatrice en raison de la multiplication de révélations sur des abus sexuels. Mardi, l'Eglise catholique allemande a officiellement présenté ses excuses après la publication d'un rapport accablant relatant des agressions sexuelles sur plus de 3.600 mineurs sur la période 1946-2014.

Fait nouveau, de très nombreux évêques sont désormais dans le collimateur de la justice de leur pays pour avoir détourné le regard, voire organisé les transferts de paroisse de prêtres pédophiles.

- "L'amour n'est pas mort" -

Le pape François n'a pour sa part pas encore répondu aux allégations incendiaires d'un prélat italien, Mgr Carlo Maria Vigano, selon lesquelles il aurait sciemment ignoré durant cinq années des signalements sur les agissements du cardinal américain Theodore McCarrick, présenté comme un prédateur jetant son dévolu sur des jeunes séminaristes et prêtres.

Le cardinal de 88 ans a été accusé fin juillet d'abus sexuels anciens sur un adolescent de 16 ans. Le pape a immédiatement accepté sa démission du collège des cardinaux, une démarche quasi sans précédent.

La présidente de la catholique Lituanie Dalia Grybauskaite, qui a reçu le pape samedi et dimanche, s'est posée comme son alliée.

"J'ai vu un leader qui a une immense responsabilité sur ses épaules", notamment pour "les erreurs passées" de l'Eglise qui doivent "être corrigées", a-t-elle déclaré mardi dans un entretien radiophonique.

A la veille de son voyage, le pape a accepté la démission de deux nouveaux évêques au Chili, où 119 enquêtes sont ouvertes pour agressions sexuelles présumées commises par des membres de l'Eglise depuis les années 1960.

Dans ce contexte international chargé, le pape a cherché à rassurer mardi la jeunesse chrétienne d'Estonie.

"L'amour n'est pas mort", leur a-t-il dit, une parole contredisant une chanson populaire du pays. Il répondait notamment au témoignage de Lisbel, une luthérienne de 18 ans qui a raconté les affres d'avoir un père alcoolique peu aimant mais a trouvé un réconfort dans la religion.

Les jeunes "voient que l’amour de leurs parents s’est épuisé, que l’amour des couples à peine mariés se dissout", a décortiqué le pape. Ajoutant: "ils expérimentent une douleur intime quand ils voient que cela n’importe à personne qu’ils doivent émigrer pour chercher du travail".

"Il a créé une atmosphère de respect mutuel et de compréhension entre tous", a estimé Adeele, lycéenne de 18 ans de confession luthérienne.

A l'image du pays, beaucoup des jeunes participants se présentaient comme des non croyants. Comme Linda Pajula, 13 ans: "Le discours était compliqué, mais je crois que j'ai compris l'essentiel", a-t-elle confié.

L'Estonie, dont un quart de la population est d'origine russe, compte 16% d'orthodoxes, 10% de luthériens et seulement 6.000 catholiques. Une vaste majorité se proclame réfractaire à la religion.

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Le pape a achevé mardi un voyage sous le sceau de l'histoire tourmentée des pays baltes, occupés pendant un demi-siècle par l'URSS. A la frontière immédiate de la Russie, il a dénoncé ceux qui ont recours à la "menace des armes" et au "déploiement de troupes", en évitant toute référence directe à Moscou.

Mais c'est bien celle-ci qui, depuis l'annexion de la Crimée et le conflit dans l'est de l'Ukraine, inquiète les dirigeants et les sociétés en Lituanie, en Lettonie et en Estonie.

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