Les réfugiés refoulés par l'Australie et parqués sur les îles de Nauru et Manus vivent dans des conditions insoutenables. MSF, expulsé de Nauru, lance un cri d'alarme.
Des enfants dans un état semi-comateux, des tentatives de suicide par dizaines, des cas d'automutilation... Les réfugiés parqués par l'Australie dans l'île de Nauru vivent dans des conditions épouvantables et beaucoup sont malades. MSF, pourtant, ne peut plus les soigner car leur contrat avec les autorités de l'île a été brutalement annulé il y a six jours.
En vertu d'une politique d'immigration australienne souvent qualifiée d'aveugle et cruelle, les réfugiés récupérés en mer sont refoulés et envoyés dans des pays ayant passé des accords financiers avec l'Australie, notamment la Papouasie Nouvelle Guinée et la République de Nauru. Ils y restent alors indéfiniment.
MSF, aujourd'hui, ne peut plus faire grand chose, à part lancer un appel à la communauté internationale.
"La seule solution, déclare Christine Rufener, psychologue clinicienne chez MSF, pour que ces gens guérissent psychologiquement après des années d'exposition à des expériences traumatisantes et à une détention sans fin, est leur évacuation immédiate vers un environnement stable et sûr où ils pourront avoir accès à des traitements médicaux de qualité et profiter des libertés fondamentales que tous les êtres humains méritent".
Cela fait cinq ans que près de 1.000 personnes sont retenues sur l'île de Nauru. Parmi eux, 115 enfants, dont beaucoup souffrent gravement du syndrome de résignation.