Ligue des champions: Hoffenheim, jouet controversé d'un généreux milliardaire

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Hoffenheim, adversaire de Lyon en Ligue des champions, est l'un de ces clubs que les ultras allemands aiment haïr. Le "TSG 1899" est le jouet du milliardaire Dietmar Hopp, qui l'a fait passer en un quart de siècle de la 8e division au podium de la Bundesliga.

Les fans "à l'ancienne", amoureusement attachés à la structure associative des clubs de Bundesliga, sont vent debout contre cet "intrus", accusé d'occuper dans l'élite une place qui aurait pu revenir à un club historique.

Certes depuis deux ans, le nouveau "Grand Satan" est plutôt le RB Leipzig, contrôlé par Red Bull. Mais Dietmar Hopp n'a pas été oublié pour autant. La célèbre Tribune Sud de Dortmund, connue sous le nom de "Mur Jaune", conserve une dent contre lui, et a plusieurs fois franchi les bornes de l'insulte ou de la menace.

En fin de saison dernière, ses ultras ont déployé une immense banderole avec le visage de l'homme d'affaires au milieu d'une cible, sous le slogan: "Hasta la vista, Hopp".

Le milliardaire de 78 ans a porté plainte. Une procédure est en cours contre une trentaine de fans du Borussia Dortmund. Le "collectif Tribune Sud" a répliqué, pour dénoncer "ceux qui veulent imposer leur vision d'un football uniformisé, aligné sur les besoins du marché, privé de ses racines. Un football incarné par la structure du TSG Hoffenheim".

- Sept divisions en 17 ans -

L'aventure du club aux maillots bleus a commencé en 1990 dans l'anonymat d'une division inférieure du championnat local de Sinsheim, une agglomération de 35.000 habitants du Bade Wurtemberg, le land (région) de Stuttgart. Rien, alors, ne prédestinait le club de Hoffenheim, un petit quartier excentré de la ville, à jouer un jour la Ligue des champions.

Rien? Et pourtant si... Un de ses anciens joueurs, un certain Dietmar Hopp, avait amassé une fortune considérable grâce à sa société d'informatique SAP. Une entreprise qui commercialise d'ailleurs de nos jours des logiciels professionnels d'analyse des matches pour entraîneurs, utilisés notamment par Joachim Löw avec la sélection allemande.

Hopp, passionné de sport et mécène enthousiaste, décida d'investir. En 17 saisons, le club passa de la 8e division à la Bundesliga! Entre-temps, Hopp finança deux stades: un premier en 1999 qui porta son nom, puis l'actuelle Wirsol Rhein-Neckar-Arena (30.000 places en configuration championnat), utilisée depuis la montée en D1 en 2008.

- La règle "50+1" contournée -

Depuis 2015, le discret homme d'affaires possède à lui seul 96% des droits de vote au conseil d'administration de la société qui gère le club professionnel.

Il bénéficie pour ce faire - au grand dam de ses détracteurs - d'une clause ajoutée en 2014 à la sacro-sainte règle du "50+1" de la Ligue de football allemande (DFL). Cette règle, qui interdit à un individu ou une entité unique de posséder la majorité des actions d'un club, peut être contournée si le mécène ou le sponsor soutient sans discontinuer l'association en question depuis 20 ans ou plus.

Doué pour les affaires, Hopp l'est aussi pour choisir les hommes. Pour franchir le pas du professionnalisme et accéder à la Bundesliga, il avait placé sur le banc Ralf Rangnick, qui a ensuite exercé ses talents dans la galaxie Red Bull, à Salzbourg et aujourd'hui à Leipzig.

En 2016, il a pris le risque de nommer un coach de 28 ans, Julian Nagelsmann, déchaînant les quolibets des sceptiques. Bon choix, puisque c'est le même Nagelsmann qui sera mardi sur le banc contre Lyon, après avoir hissé son équipe à la troisième place de la Bundesliga la saison dernière.

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