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Prévisions de croissance du PIB : quelles économies européennes progresseront le plus en 2026 ?

Un ouvrier du bâtiment se tient devant une porte ornée des étoiles de l'UE, au siège de l'UE à Bruxelles, le 9 octobre 2019
Un ouvrier du bâtiment se tient devant une porte ornée des étoiles de l'UE, au siège de l'UE à Bruxelles, le 9 octobre 2019 Tous droits réservés  AP Photo/Virginia Mayo
Tous droits réservés AP Photo/Virginia Mayo
Par Servet Yanatma
Publié le
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En 2026, parmi 27 pays européens, la croissance du PIB réel devrait s’échelonner de 0,6 % en Italie à 3,4 % en Pologne et en Turquie, selon le dernier rapport de l'OCDE.

Après l’essor post-pandémie de 2021 puis le ralentissement qui a suivi, l’année 2025 a été marquée par les guerres commerciales, les menaces tarifaires et la baisse des taux d’intérêt.

Selon l’OCDE, des facteurs tels que l’intelligence artificielle et l’amélioration des conditions financières devraient doper la croissance mondiale dans les années à venir. Mais, dans le même temps, des risques pèsent toujours sur la production, notamment l’affaiblissement des marchés du travail.

Les prévisions de croissance varient aussi fortement d’un pays à l’autre alors que l'ordre mondial se reconfigure, avec des évolutions liées notamment à la technologie et à la domination en matière de ressources.

Les projections de l’OCDE laissent penser que la croissance du PIB réel dans la zone euro devrait rester à la traîne des deux plus grandes économies mondiales, les États-Unis et la Chine, en 2025. Mais à quoi s’attendre en 2026 et 2027 ? Et comment s’en sortent les différents pays de la zone euro ?

Croissance en 2025 : la Finlande à la traîne

À la fin de 2025, l’Irlande devrait afficher la plus forte croissance parmi les pays de l’OCDE, à 10,2 %. Cette flambée est "tirée par des exportations pharmaceutiques anticipées avant l’instauration de droits américains", selon le rapport Perspectives économiques de l’OCDE, publié en décembre 2025.

Après une série de menaces plus tôt cette année, le président américain Donald Trump a annoncé des droits de douane pouvant atteindre 100 % sur les produits pharmaceutiques importés à partir du 1er octobre.

Washington a précisé que des exemptions seraient accordées aux entreprises qui construiront une unité de production aux États-Unis. L’UE affirme néanmoins que ses exportations sont protégées par un accord commercial antérieur, qui fixe les droits américains sur les biens du bloc à 15 %.

L’Irlande fait figure d’exception dans le classement de l’OCDE, les pays suivants étant la Turquie, à 3,6 %, et la Pologne, à 3,3 %.

Il convient toutefois de noter que le PIB de l'Irlande est souvent un indicateur trompeur en raison de la structure de son économie. De par ses faibles taux d’imposition des sociétés, l’Irlande abrite un grand nombre de multinationales qui y enregistrent leurs bénéfices, faussant artificiellement le PIB.

À l’autre extrémité du classement de l’OCDE, la Finlande ne devrait afficher aucune croissance en 2025. La faiblesse de la confiance des ménages et l’effondrement de la construction de logements pour corriger un excès d’offre pèsent lourdement sur la production, explique l’OCDE.

L’an prochain : 1,2 % de croissance dans la zone euro

La croissance du PIB réel dans la zone euro devrait ralentir légèrement, passant de 1,3 % en 2025 à 1,2 % en 2026, avant de remonter à 1,4 % en 2027.

Les frictions commerciales accrues seront "compensées par une amélioration des conditions financières, la poursuite des dépenses d’investissement financées par la Facilité pour la reprise et la résilience (FRR) et la résilience des marchés du travail", prédit l’OCDE.

La FRR est l’instrument clé destiné à aider les économies de l’UE à sortir de la pandémie de Covid-19 plus fortes et plus résilientes.

Au titre de la FRR, la Commission européenne emprunte sur les marchés de capitaux en émettant des obligations au nom de l’UE. Les fonds levés sont ensuite mis à la disposition des États membres pour soutenir des réformes et des investissements majeurs.

En 2026, parmi 27 pays européens, la croissance du PIB réel devrait s’échelonner de 0,6 % en Italie à 3,4 % en Pologne et en Turquie. La Lituanie suit avec 3,1 %. Ces trois pays sont les seuls dont la croissance devrait dépasser la moyenne mondiale de 2,9 %.

En bas de classement, l’Autriche et la Finlande (0,9 % chacune) devraient suivre l’Italie. Ce sont les seuls pays dont la croissance prévue est inférieure à 1 %.

Parmi les cinq plus grandes économies, l’Espagne en tête

L’OCDE estime que l’Espagne progressera de 2,2 % en 2026. C’est le taux le plus élevé parmi les cinq plus grandes économies d’Europe, loin devant la suivante, le Royaume-Uni, à 1,2 %.

En Espagne, "la forte création d’emplois et la hausse des salaires réels continueront de soutenir la consommation privée", indique le rapport. "La progression de l’investissement sera sous-tendue par la mise en œuvre continue du plan de reprise, de transformation et de résilience (RTRP) et par la baisse des coûts de financement".

L’exposition directe de l’Espagne aux droits de douane américains est limitée, les exportations de biens vers les États-Unis ne représentant que 1,1 % de son PIB.

Au Royaume-Uni, les plafonds de dépenses publiques et l’incertitude pèseront également sur la croissance. Le marché du travail se refroidit, le nombre de salariés enregistrés sur les fiches de paie ayant reculé d’environ 0,4 % sur un an jusqu’en septembre, tandis que le nombre d’offres d’emploi a diminué de près de 14 % sur la même période.

Le PIB de l’Allemagne et la France devrait croître d'environ 1 %, tandis que l’Italie affiche le taux le plus faible, à 0,6 %, selon le rapport de l’OCDE.

Les cinq plus grandes économies en 2027

En 2027, l’Espagne enregistrera de nouveau la plus forte croissance du PIB réel parmi les cinq plus grandes économies, même si son rythme devrait ralentir à 1,8 %.

L’Allemagne devrait quant à elle progresser de 1 % à 1,5 %, le Royaume-Uni et l’Italie ne gagneront que 0,1 point par rapport à 2026, tandis que le PIB français devrait rester inchangé à 1 %.

L’OCDE projette que la Turquie affichera la plus forte croissance en 2027 sur le continent européen, à 4 %. Selon l’organisation, la hausse des droits de douane affaiblira les exportations, mais l’impact devrait être relativement limité et de courte durée.

L’amélioration des conditions financières soutiendra la consommation privée et l’investissement en 2026 et 2027, ce qui stimulera à son tour les importations, explique l'OCDE. Le reflux de l’inflation devrait également se poursuivre.

Enfin, après une récession en 2025, la Finlande devrait connaître une nette amélioration, avec une croissance du PIB de 0,9 % en 2026 et de 1,7 % en 2027.

"Des taux d’intérêt plus bas, un marché du logement en voie de stabilisation, une hausse des dépenses de défense et une croissance plus vigoureuse chez les partenaires commerciaux soutiendront le rebond", indique le rapport.

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