Révélations sur les dernières semaines de Jamal Khashoggi

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Par Euronews
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Le frère du prince héritier saoudien a convoqué dans son bureau à New York Jamal Khashoggi quelques mois avant la mort de l'éditorialiste pour lui demander de rentrer à Ryad.

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Jamal Khashoggi a rencontré l'un des frères du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane quelques mois avant d'être tué.

L'information est révélée par NBC, la chaîne partenaire d'Euronews qui confirme que l'ambassadeur saoudien à New York, le prince Khalid Ben Salmane, avait convié l'éditorialiste dans son bureau l'hiver dernier.

Josh Lederman, journaliste politique NBC : "les officiels saoudiens faisaient beaucoup d'efforts pour attirer Jamal Khashoggi en Arabie Saoudite. D'abord avec cette offensive de charme, en lui disant à quel point il serait le bienvenu s'il rentrait au royaume, à terme avec des moyens plus énergiques et pour finir par le tuer."

Des amis de Jamal Khashoggi racontent que Ryad aurait tenté de convaincre l'éditorialiste en lui offrant un poste au sein de la Royal Court, un think tank saoudien.

Josh Lederman, journaliste politique NBC : "selon ses amis, il n'était pas convaincu qu'il serait vraiment en sécurité s'il rentrait à Ryad. Il pensait en réalité que c'était un piège, qu'il serait ramené en Arabie saoudite, puis emprisonné à vie ou, pire encore, qu'il disparaîtrait. C'est pour cette raison qu'il avait rejeté l'offre d'un poste à la cour royale saoudienne et qu'il avait décidé de rester à l'écart de l'Arabie Saoudite."

De son côté, l'Arabie Saoudite admet avoir tenté de persuader Jamal Khashoggi de mettre un terme à son exil et rentrer à Riyad.

Victime d'attaques de trolls en ligne

Quels étaient ses motivations et ses projets au moment de sa mort ? Un autre témoignage recueilli par Euronews affirme que le journaliste souhaitait se rendre au Canada suite à son rendez-vous au consulat d'Istanbul.

D'après Omar Adbelaziz, un dissident saoudien en exil au Canada, il travaillait sur un projet visant à dénoncer l'utilisation faite par l'Arabie Saoudite des réseaux sociaux. Le journaliste avait lui-même été victime de harcèlement en ligne par des trolls saoudiens.

Abdelaziz a déclaré qu'il collaborait à plusieurs campagnes avec Khashoggi et que ce dernier avait été attaqué sur Twitter par des gens qu'il qualifiait de "mouches électroniques".

Ces "mouches" ou trolls en langage internet, forment un réseau de comptes, des personnes réelles et des robots, qui amplifient les démentis du gouvernement saoudien concernant l'implication et le harcèlement des dissidents.

Les deux hommes préparaient une enquête sur l'utilisation des réseaux sociaux par les comptes pro-gouvernementaux sous le titre de "Nahlat", qui signifie "abeilles" en arabe.

3000 dollars par mois pour troller les dissidents à Riyad

Le New York Times a rapporté la semaine dernière que le gouvernement de Riyad avait créé une "armée" d'utilisateurs des réseaux sociaux payés environ 3 000 dollars par mois pour attaquer les critiques et diffuser de la propagande.

Selon Abdelaziz, qui était en contact avec le journaliste quasiment tous les jours, il entretenait de bonnes relations avec la majorités des officiels saoudiens.

Khashoggi a été tué à l'intérieur du consulat saoudien à Istanbul où il était allé chercher des documents relatifs à son mariage. Son corps n'a pas été retrouvé.

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