La Jamaïque en joie : le reggae entre dans le patrimoine de l'Humanité

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Par Joël Chatreau
Photo prétexte reggae classé au patrimoine de l'Humanité par l'Unesco.
Photo prétexte reggae classé au patrimoine de l'Humanité par l'Unesco.

Au paradis de la musique, le légendaire Bob Marley, mort trop tôt d'un cancer (à 36 ans le 11 mai 1981), doit danser et chanter à tue-tête. Le reggae de sa Jamaïque natale, qu'il a largement aidé à populariser, avec un grand succès, à travers le monde entier, vient d'entrer dans le patrimoine de l'Humanité. L'Unesco l'a inscrit sur sa liste ce jeudi, dans la catégorie du patrimoine culturel immatériel.

L'institution pour l'éducation, la science et la culture de l'ONU souligne les dimensions "cérébrale, socio-politique, sensuelle et spirituelle" du reggae. "C'est un jour historique. Nous sommes très, très heureux, je suis émue", a réagi Olivia Grange, la ministre jamaïcaine de la Culture, montrant toute sa fierté : "C'est une musique que nous avons créée, qui a pénétré partout dans le monde".

Un cocktail exotique caribéo-américain

Le reggae est né d'un savant mélange entre le ska, le rocksteady et le calypso, ce dernier étant issu d'une autre île des Caraïbes, Trinité-et-Tobago, cocktail auquel il faut ajouter quelques pincées de jazz et de blues. Ce style musical a été en quelque sorte transporté par les nombreux immigrés jamaïcains qui se sont installés aux Etats-Unis après la Seconde Guerre mondiale. Les musiciens et chanteurs ont commencé à percer internationalement vers la fin des années 1960.

Le reggae et le Rastafarisme - un mouvement social et spirituel né également en Jamaïque mais bien plus tôt, dès les années 1930 - sont devenus des frères jumeaux, ils ne vont pas l'un sans l'autre. Nombre de musiciens jamaïcains se réclament de la culture rasta qui sacralise **le dernier empereur d'Ethiopie, Haïlé Sélassié 1er (en photo ci-dessus), **mort en 1975, en le considérant comme le "dirigeant légitime de la Terre".

Le reggae, grâce notamment à Bob Marley et son groupe the Wailers, est devenu peu à peu un symbole mondial pour les opprimés, un symbole de résistance, de lutte contre l'injustice et les inégalités sociales mais aussi d'amour et d'humanité. Ajoutons qu'un "bon rasta" - comme le prône d'ailleurs le mouvement rastafari - fume de la ganja, autrement dit du cannabis.