Pédophilie : les victimes brisent le silence

Pédophilie : les victimes brisent le silence
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Par Anne-Lise FantinoValérie Gauriat
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Pierre-Emmanuel Germain-Thill, l'une des victimes du prêtre Bernard Preynat, livre son témoignage. Son cas n'est pas prescrit.

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Notre reporter Valérie Gauriat a rencontré Pierre-Emmanuel Germain-Thill. Il est l'une des victimes à avoir rejoint l'association "La Parole Libérée", fondée par d'anciens scouts pour dénoncer les actes pédophiles commis par l'ancien prêtre Bernard Preynat, et qui a reçu depuis de nombreux témoignages.

Valérie Gauriat, Euronews - Aujourd'hui, vous attendez quoi de ce procès ?

Pierre-Emmanuel Germain-Thill - _"C'est un aboutissement pour que l'on se dise que des personnes incriminées doivent répondre devant la justice par rapport à ce genre de faits, c'est très important. On espère que cela fera acte pour d'autres cas à venir, en espérant que les gens changent vraiment leur regard sur la pédophilie, pas seulement dans l'Eglise, mais dans toutes les institutions". _

De quelle manière ce que vous avez subi a affecté votre vie d'enfant et votre vie d'adulte ?

_"Cela m' adonné un refus de l'autorité, puisqu'il y a un abus spirituel, et un abus de l'autorité du prêtre. Du coup, après, j'ai refusé l'autorité de mes parents, de mes professeurs, et de mes employeurs. Après, par rapport aux abus physiques que j'ai pu avoir, cela me perturbe encore dans ma vie personnelle. C'est difficile pour moi d'entretenir une relation, c'est difficile pour moi d'anticiper, que l'on touche mon corps ou que je touche le corps de l'autre. C'est des choses comme ça qui aujourd'hui me pénalisent encore dans ma vie". _

Pierre-Emmanuel Germain-Thill a subi des abus sexuels pendant près de deux ans et demi, lorsqu'il était enfant. Un épisode qui reste lourd de conséquences.

Aujourd'hui, vos relations aux autres ont changé ?

_"C'est vrai que d'avoir libéré cette parole, ça a libéré certaines choses. J'ai notamment des anciennes compagnes qui m'ont recontacté en me disant "je comprends maintenant pourquoi", puisqu'effectivement, à l'époque, je n'en avais jamais parlé". _

Est-ce qu'on vous a cru, quand vous avez parlé ?

"Bien sûr. C'est un vrai soulagement. Par exemple, pour ma mère, moi qui étais dans le refus de l'autorité de mes parents, de ma mère et de mon père, avec ma mère, aujourd'hui, on peut dire qu'on a une vraie relation depuis presque trois ans, et qu'on n'avait jamais eue. Et ça, c'est important".

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