Les conditions de détention continuent de se dégrader en Afrique et dans le monde

Les conditions de détention continuent de se dégrader en Afrique et dans le monde
Tous droits réservés 
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 - Agence France-Presse.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© 2024 - Agence France-Presse. Toutes les informations (texte, photo, vidéo, infographie fixe ou animée, contenu sonore ou multimédia) reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par la législation en vigueur sur les droits de propriété intellectuelle. Par conséquent, toute reproduction, représentation, modification, traduction, exploitation commerciale ou réutilisation de quelque manière que ce soit est interdite sans l’accord préalable écrit de l’AFP, à l’exception de l’usage non commercial personnel. L’AFP ne pourra être tenue pour responsable des retards, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus dans le domaine des informations de presse, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. AFP et son logo sont des marques déposées.

Le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Peter Maurer a estimé mercredi, lors d'une visite à la principale prison d'Abidjan, que les "conditions de détention" continuaient à "se dégrader" en Afrique et dans le monde, principalement en raison de la surpopulation carcérale.

Le CICR "fait part de sa préoccupation quant aux conditions de détention qui continuent à se dégrader dans de nombreux pays de la +sous-région+ mais aussi du monde (...) et lance un appel pour améliorer les systèmes de détention", a affirmé M. Maurer.

Il a fait ces déclarations lors d'une conférence de presse inédite et sous haute sécurité dans la deuxième plus grande prison d'Afrique, la Maison d'Arrêt et de Correction d'Abidjan (Maca), qui compte 7.000 prisonniers pour 1.500 places.

A la Maca comme à "Conakry, Lomé, Dakar ou en Amérique centrale (...), la problématique qui demeure la plus grave, c'est la surpopulation" carcérale, a-t-il précisé. Elle est à l'origine d'un "cercle vicieux" qui entraîne le délabrement des installations, des problèmes d'hygiène et de santé (avec notamment la propagation de la tuberculose), ainsi que des carences en nourriture.

Il a souligné qu'à la Maca, des détenus lui avaient confié qu'ils partageaient des matelas et se relayaient pour être allongés.

En Afrique, les familles viennent souvent donner de la nourriture à leurs proches en raison des ressources insuffisantes de l'administration pénitentiaire. Le CICR a ainsi dû donner des rations à 5.700 détenus en République démocratique du Congo, et a réalisé un programme nutritionnel pour 10.000 détenus au Nigeria.

Les prisonniers sont souvent les "derniers servis" dans les pays en voie de développement aux budgets limités, a rappelé M. Maurer.

Le président du CICR a aussi pointé "les carences du système judiciaire", des populations carcérales étant composées dans "certains endroits" de 40% de détenus en préventive, qui attendent des mois, voire des années avant d'être jugés.

"Il existe des solutions mais il faut une volonté", a-t-il insisté. Le CICR préconise "une réforme du système pénal" dans les pays concernés, une "alternative à la détention pour les petits délinquants", une "formation professionnelle" pour les condamnés, "cruciale" pour éviter les récidives, la lutte "contre la stigmatisation" des détenus et anciens détenus ou encore la "diversification des modes de financement" du système carcéral.

"C'est vrai qu'il y a une surpopulation carcérale" en Côte d'Ivoire, a reconnu mercredi le ministre de la Justice Sansan Kambilé, soulignant que le pays disposait de 33 prisons dans les années 1970 pour une population de 6 à 7 millions de personnes, alors que le pays compte aujourd'hui 24 millions d'habitants. "Nos prisons ne sont plus adaptées", a-t-il constaté.

Il a assuré toutefois que le "gouvernement s'attelle à régler la situation". Un nouvel établissement pénitentiaire devrait être inauguré à San Pedro (sud-ouest) et deux autres prisons sont en construction à Korhogo (nord) et Guiglo (ouest), a-t-il souligné. Une prison pour femmes et un centre pour mineurs sont également prévus à Abidjan.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Les députés demandent la saisie des centaines de milliards d'euros d'actifs gelés de la Russie

La Russie a attaqué Kostiantynivka, près du Donetsk, avec une bombe aérienne guidée

États-Unis : les manifestations en soutien au peuple palestinien gagnent les campus