Procès Nemmouche, alias "Abou Omar le cogneur", un gardien sadique de Daech

Procès Nemmouche, alias "Abou Omar le cogneur", un gardien sadique de Daech
Par Joël Chatreau
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Au procès de Mehdi Nemmouche, accusé de l'attentat sanglant au Musée juif de Bruxelles en 2014, quatre journalistes doivent témoigner ce jeudi. Ex-otages de Daech en Syrie, ils ont subi les accès de violence du djihadiste français quand il était l'un des gardiens de prison des islamistes à Alep.

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Le surnom qu'avait acquis Mehdi Nemmouche au sein d'Etat islamique, "Abou Omar le cogneur", parle de lui-même. Le djihadiste français, âgé maintenant de 33 ans, était alors l'un des geôliers de la branche francophone du groupe terroriste chargés de la basse besogne dans un hôpital d'Alep, dans le nord de la Syrie, transformé en prison par les islamistes. A son procès à Bruxelles, où il est accusé de la tuerie au Musée juif de la ville le 24 mai 2014, l'accusation a décidé justement de le confronter à son passé d'homme au comportement sadique. Elle a appelé à la barre ce jeudi plusieurs témoins importants, des journalistes français enlevés puis séquestrés par Daech entre juin 2013 et avril 2014.

Il "s'amusait à nous écraser les ongles avec une pince en acier"

Didier François, Nicolas Hénin, Edouard Elias et Pierre Torres ont croisé Nemmouche, voire subi son comportement très violent lorsqu'ils étaient otages à Alep. Au cours de l'enquête, trois d'entre eux ont déjà évoqué un gardien de prison "autoritaire", "violent", "tortionnaire"... François et Hénin ont confirmé devant les assises belges qu'il était bien leur "geôlier et tortionnaire en Syrie", et qu'il se faisait appeler "Abou Omar". Les deux autres reporters n'étaient pas présents à l'audience.

"Je n'oublierai jamais sa capacité de violence et sa capacité de danger", avait déjà souligné Didier François. A la barre, il a affirmé que Nemmouche l'avait battu une quarantaine de fois avec une matraque. Avant le procès, il avait confié : "Il s'amusait à nous écraser les ongles avec une pince en acier (...) Mais ce n'était rien à côté de ce qui se passait pour les prisonniers syriens qui, eux, étaient vraiment torturés". L'ex-reporter de guerre Nicolas Hénin a pour sa part été gardé notamment par le tueur présumé de Bruxelles de juillet à décembre 2013 en Syrie. Il se souvient qu'il était fier de faire partie de l'organisation Etat islamique, l'ayant même entendu dire qu'il "voulait être reconnu" comme tel s'il était jugé un jour.

Sur le compte Twitter du journal La Libre Belgique :

Mohamed Merah servait de modèle au tueur présumé de Bruxelles

Le djihadiste continue de nier les quatre assassinats dont il est accusé par le parquet de Bruxelles, et ne veut toujours pas dire un mot sur son passé terroriste en Syrie. Pour l'accusation et le collectif d'organisations juives qui s'est porté partie civile au procès, la confrontation qui a lieu avec quelques-uns de ses anciens prisonniers français est donc capitale, afin que les juges et les jurés comprennent mieux son extrême détermination. Mehdi Nemmouche se montre notamment fasciné par le défunt Mohamed Merah, autre islamiste franco-algérien qui avait exécuté froidement sept personnes, trois militaires, trois enfants et un enseignant d'une école juive, en mars 2012 à Toulouse et à Montauban, dans le sud de la France.

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