Le président kazakh, déçu des résultats économiques, limoge son gouvernement

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Par AFP
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Le président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev, a limogé jeudi son gouvernement, déçu des performances économiques de ce grand pays d'Asie centrale qui souffre depuis plusieurs années de la faiblesse des prix du pétrole.

Cette décision surprise relance les interrogations sur la succession du président Nazarbaïev, âgé de 78 ans et à la tête de cette ex-république soviétique depuis près de 30 ans.

Elle met en effet un terme au mandat de Premier ministre de Bakytjan Saguintaïev, 55 ans, qui avait pris ses fonctions en 2016 et était considéré comme un potentiel successeur. Il est remplacé par l'ancien vice-Premier ministre Askar Mamine, 53 ans, en attendant la formation d'un nouveau gouvernement.

"Dans de nombreux secteurs de l'économie, malgré le vote de nombreuses lois et des décisions gouvernementales, des changements positifs n'ont jamais été atteints", a déclaré M. Nazarbaïev, cité dans un communiqué de la présidence.

Cette annonce intervient dans un contexte de mécontentement croissant face à la hausse des prix dans un pays de 18 millions d'habitants grand comme quatre fois la France et frappé de plein fouet par la chute du prix du pétrole de 2014-2015 et la crise économique chez son voisin et allié russe, qui a conduit à la dévaluation de la monnaie kazakhe.

Le président kazakh a reproché au gouvernement de ne pas avoir su diversifier une économie très dépendante de ses vastes ressources en hydrocarbures, dont les prix ont connu des fluctuations importantes ces dernières années.

"La croissance du PIB est principalement due aux ressources naturelles" du Kazakhstan, a relevé M. Nazarbaïev.

"Le gouvernement et la banque centrale ne sont pas parvenus à totalement créer les conditions et les outils pour une croissance qualitative de l'économie", a-t-il poursuivi, soulignant l'échec des programmes destinés à faire progresser le niveau de vie.

"Les revenus réels de la population n'ont pas augmenté. La part des dépenses des familles pour se nourrir est en hausse", a noté le président kazakh.

- Mesures sociales -

Le mécontentement social au Kazakhstan a été récemment symbolisé par des mères aux faibles revenus, qui exigent l'augmentation des prestations sociales.

M. Nazarbaïev a assuré qu'il entendait, à l'occasion du prochain congrès du parti au pouvoir le 27 février, "proposer une série de mesures destinées à renforcer le soutien social et à améliorer la qualité de vie de la population".

"Des fonds considérables seront alloués" à la mise en oeuvre de ces mesures sociales, a-t-il ajouté.

Selon le politologue kazakh Dosym Satpaïev, les annonces de M. Nazarbaïev sont "comparables à une campagne préélectorale", les conjectures sur la convocation d'une présidentielle anticipée cette année allant bon train malgré les dénégations du chef de l'Etat.

Noursoultan Nazarbaïev n'a jamais connu de réelle contestation de son pouvoir en trois décennies et aucune des élections organisées au Kazakhstan n'a été jugée honnête par les observateurs occidentaux. Son mandat actuel court jusqu'en 2020.

Selon M. Satpaïev, le limogeage du gouvernement par M. Nazarbaïev "suit un schéma bien connu".

"Le roi est bon. Les nobles sont mauvais. Tel est le mécanisme politique nécessaire pour rediriger les envies de protester en direction de responsables négligents", a souligné cet expert sur Facebook.

Malgré cette stratégie, "la cocotte minute" du mécontentement social demeure, a-t-il ajouté.

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Le précédent changement de Premier ministre au Kazakhstan, en 2016, avait eu lieu après des manifestations d'ampleur contre un projet de réforme du code foncier, qui avaient débouché sur des centaines d'arrestations.

En 2015, le gouvernement avait décidé de laisser filer librement la tenge, la devise kazakhe, en raison de la chute des cours du pétrole, ce qui avait immédiatement provoqué sa dévaluation de près de moitié face au dollar.

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