Le retour de Bouteflika en plein milieu de la grève générale

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Tous droits réservés REUTERS/Zohra Bensemra
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Par Sandrine Delorme avec AFP, Reuters
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Et toujours aucune apparition publique du président algérien...

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Après deux semaines d'hospitalisation en Suisse, le président algérien Abdelaziz Bouteflika serait revenu au pays. L'avion aux couleurs de l'Algérie s'est posé sur l'aéroport militaire de Boufarik et un convoi offciel l'a ramené chez lui à Zeralda, dans la banlieue d'Alger.

Mais aucune nouvelle image de lui pour le moment... Depuis son accident vasculaire cérébral en 2013, Bouteflika n'est apparu que rarement en public, il ne s'est plus jamais adressé directement à son peuple. Et depuis le 22 février, le mouvement contre sa 5e candidature à la présidentielle ne faiblit pas, au contraire presque.

Ce dimanche, premier jour de la semaine de travail en Algérie, des milliers de personnes ont commencé une grève générale de 5 jours.

Les transports ont été fortement perturbés. Une majorité de commerces du centre d'Alger n'a pas ouvert, idem dans des quartiers plus populaires.

Même chose pour les universités, lycées et écoles, professeurs et élèves étaient encore en grève :

"Depuis que je suis née, le seul président que j'ai connu c'est Bouteflika, je voudrais en avoir un autre", explique le jeune Amine.

"Vous savez durant la grande marche de vendredi 8 mars, tout le monde a manifesté, jeunes, vieux, hommes, femmes, j'ai même vu une femme de 80 ans dans les manifestations, c'est parce qu'elle est contre ce cinquième mandat" argumente Ghani, lycéen.

Et ailleurs qu'à Alger ?

A Constantine (nord-est), troisième ville du pays, commerces ouverts et fermés sont à parité, a rapporté un journaliste local.

A Annaba, quatrième ville du pays, en revanche, tous les marchés, commerces et administrations sont fermés, selon un journaliste de la ville.

A Oran (nord-ouest), deuxième ville du pays, "on n'a pas l'impression qu'il y a une grève générale", a indiqué un journaliste local en affirmant que de nombreux commerces étaient ouverts.

A Béjaia, dans la région de Kabylie (nord) "tout est fermé": lycées, collèges, administrations et entreprises. 

Dans un tweet, le conglomérat Cevital (agroalimentaire, grande distribution, industrie et services), plus important groupe privé algérien, s'est déclaré "solidaire avec le mouvement de grève générale (...) pour réclamer un changement de système" en Algérie. Cevital a été fondé et est la propriété d'Issad Rebrab, considéré comme la première fortune du pays, qui accuse depuis plusieurs années le gouvernement de bloquer ses investissements en Algérie.

Le site d'information TSA (Tout sur l'Algérie) signale aussi des grèves dans "plusieurs structures" de Sonatrach, l'entreprise nationale des hydrocarbures, sans préciser s'il s'agit de sites administratifs ou de production.

Ce mécontentement contre Bouteflika, 82 ans, et ses proches qui ont poussé à sa candidature, s'étend dans tout le pays et à la communauté algérienne de Montréal, au Canada, et de Paris, en France où 10 000 personnes s'étaient rassemblées place de la République pour appeler le président algérien à retirer sa candidature.

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