Theresa May s'apprête à réclamer à Bruxelles un court report du Brexit

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Par AFP
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Londres va solliciter mercredi auprès des dirigeants européens un court report du Brexit, mais leur réponse, a prévenu Bruxelles, ne devrait ne pas intervenir avant la semaine prochaine.

A neuf jours de la date prévue de la sortie du Royaume-Uni de l'UE, le 29 mars, la Première ministre conservatrice Theresa May doit écrire une lettre à ses homologues européens pour réclamer un délai, après avoir longtemps refusé d'envisager cette possibilité.

La dirigeante britannique "ne va pas demander un long report", a annoncé une source gouvernementale, soulignant que la dirigeante "partage la frustration des Britanniques" devant "l'incapacité du parlement à prendre une décision" près de trois ans après le référendum qui a décidé de la sortie de l'Union européenne.

A Bruxelles, une source européenne a toutefois indiqué que les institutions de l'UE n'avaient en matinée toujours pas reçu un tel courrier de la part de Mme May.

"Peut-être que cela viendra, peut-être pas", a avancé un responsable européen, ajoutant n'avoir aucune idée de la durée du report qui pourrait être demandée par Londres

En l'absence de report, le scénario par défaut est celui d'un divorce brutal entre Londres et l'UE, l'accord de retrait conclu entre les négociateurs britanniques et européens ayant été rejeté à deux reprises par le Parlement britannique.

Mme May cherche à obtenir un report de la date du Brexit, a priori jusqu'en juin, pour tenter d'éviter un divorce sans accord. Comparée à un délai plus long, cette option permettrait au Royaume-Uni d'éviter de prendre part en mai aux élections du nouveau parlement européen, qui doit siéger à partir de juillet.

"C'est la raison, l'objectif de cette extension (...) qui conditionnera la durée" d'un report, a souligné mardi le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, expliquant qu'un long report devrait "être liée à quelque chose de nouveau, un événement nouveau, ou à un processus politique nouveau".

Des propos interprétés par les médias britanniques comme faisant référence à la tenue de nouvelles élections générales au Royaume-Uni ou d'un nouveau référendum.

- "Vague de problèmes" -

Dans tous les cas, un changement de date devra être accepté à l'unanimité des 27 pays de l'UE et approuvé par les deux chambres du Parlement britannique. Mais cette décision pourrait ne pas survenir avant la semaine prochaine.

"J'estime qu'il n'y aura pas de décision cette semaine lors du Conseil européen", a déclaré mercredi le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, à la veille d'un sommet européen à Bruxelles.

"Nous devrons probablement nous voir de nouveau la semaine prochaine, parce que Mme May n'a d'accord sur rien au sein de son conseil des ministres et au parlement, a-t-il ajouté.

Signe de ces divisions, les médias britanniques bruissaient de rumeurs de démissions au sein du gouvernement si un report du Brexit de plus de trois mois était envisagé.

Le député conservateur Iain Duncan Smith, partisan d'une sortie sans accord, a mis en garde Theresa May, estimant sur la BBC que "tout délai" provoquerait des "résistances" au sein du Parti conservateur et du Parlement et créerait "une vague de problèmes".

- Vers un nouveau vote ? -

Mme May entendait soumettre une nouvelle fois cette semaine au vote des députés le Traité de retrait de l'UE conclu fin novembre après de longues et tortueuses négociations avec Bruxelles.

Mais le président de la Chambre des communes, John Bercow, a refusé de mettre au vote un texte qui ne serait pas "fondamentalement différent" de celui qui avait déjà été présenté, et rejeté, le 12 mars, après le rejet d'une première version le 15 janvier.

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La ministre des Relations avec le Parlement, Andrea Leadsom, a minimisé mercredi cette mise en garde, estimant qu'un nouveau vote sur le texte pouvait encore avoir lieu d'ici le 29 mars ou pendant une éventuelle période de report.

"La décision du président (de la Chambre) est en réalité subordonnée aux vues du Parlement, donc si le Parlement voulait soutenir la Première ministre Theresa May, il existe des moyens procéduraux pour organiser ce vote", a-t-elle déclaré sur la radio LBC.

Mille jours après le référendum du Brexit, organisé en juin 2016, les tabloïds n'avaient pas de mots assez durs mercredi pour qualifier la situation.

"Mille jours d'incompétence, de trahisons et d’humiliation nationale", tempêtait le Daily Mail dans son éditorial.

"Près de trois ans après notre vote historique au Brexit, nous sommes proches de l'humiliation mondiale", jugeait The Sun. "L'UE a presque toutes les cartes en main".

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