Theresa May devant des Européens bien décidés à poser leurs conditions

A huit jours du divorce annoncé du Royaume-Uni et de l'Union européenne, ce sont des Européens lassés des querelles politiques britanniques qui accueillent Theresa May à Bruxelles. La Première ministre est venue présenter formellement sa demande de report du Brexit au 30 juin après une journée éprouvante à la chambre des communes. Sa conclusion, en substance hier, c'est la faute des parlementaires :
"Jusqu'ici le parlement a fait tout ce qui était possible pour éviter de faire un choix. Motion après motion, amendement après amendement... sans que le parlement ne se se décide jamais. Tous les députés n'ont été prêts qu'à dire ce qu'ils ne voulaient pas."
Theresa May a été attaquée de toutes parts à la chambre des communes, l'opposition en tête, alors qu'elle va chercher une nouvelle fois à soumettre au vote son accord de divorce conclu en novembre avec Bruxelles.
Mais les Européens vont poser leurs conditions, le président du conseil européen, Donald Tusk a déjà commencé hier :
"Je crois qu'un court report sera possible, à condition qu'il y ait un vote positif sur l'accord de retrait à la Chambre des communes. La question reste ouverte quant à la date d'un tel report."
Et si Theresa May n'est pas en mesure "de présenter au Conseil européen des garanties suffisantes sur la crédibilité de sa stratégie", sa demande de report sera "écartée" au profit d'une sortie sans accord a déjà affirmé la France.
Plus que jamais le temps presse, et plus que jamais se profile le risque redouté d'un départ britannique brutal, sans l'accord et la période de transition que les deux parties ont âprement négociés pendant un an et demi, et que l'Union européenne refuse de modifier.