Inspire Middle East : l'inclusion des personnes handicapées mentales au Moyen-Orient

Inspire Middle East : l'inclusion des personnes handicapées mentales au Moyen-Orient
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Par Laura Cambaud
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Dans ce programme, l'équipe de Inspire Middle East s'est rendue à Abou Dhabi pour assister aux Special Olympics, les jeux mondiaux des personnes en situation de handicap mental. Puis direction la Jordanie, où des familles se battent pour l'inclusion des handicapés.

La compétition Special Olympics organisée à Abou Dhabi

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7500 athlètes du monde entier se sont rendus aux Emirats arabes unis pour participer aux Special Olympics, les jeux mondiaux des personnes en situation de handicap mental. Ils viennent de 200 pays différents et participent à des compétitions de 24 sports, comme l'haltérophilie, la gymnastique rythmique et la natation.

La compétition existe depuis 50 ans, c'est la première fois qu'elle est organisée dans la zone MENA (Middle East-North Africa, Moyen-Orient Afrique du nord). 20 000 bénévoles s'y sont engagés.

L'objectif est de montrer ce dont sont capables ces personnes et de mieux les intégrer dans la société.

L'entretien d'Inspire avec Peter Wheeler, le directeur des Special Olympics

C’est la première fois que ces jeux se déroulent au Moyen-Orient. Pourquoi est-ce important que les Emirats arabes unis les accueillent ?

PW : Les valeurs défendues par les Emirats et les Special Olympics sont les mêmes. Le pays a un programme national pour promouvoir l’inclusion des personnes handicapées. Ces jeux nous ont permis de nous pencher davantage sur la question pour nous améliorer plus rapidement.

"Créer un dialogue sur l'acceptation de l'autre"

Ces jeux se déroulent en pleine Année de la Tolérance organisée aux Emirats arabes unis. Ces deux événements s’inscrivent-ils dans la stratégie globale du gouvernement ?

PW : Ici aux Emirats, nous utilisons le terme de “personnes avec détermination" pour parler de ces personnes handicapées. Elles sont plus de 200 millions dans le monde. C’est la population la plus marginalisée, stigmatisée, incomprise et laissée pour le compte de la planète. Cette année de la Tolérance amène les gens à se dire que tout le monde a de la valeur, qu’on devrait mieux vivre ensemble. Et je pense justement que les Special Olympics créent un dialogue sur l’acceptation de l’autre, permettent de comprendre et de célébrer des différences et nos athlètes illustrent bien cela.

"Le bilan sera essentiellement humain"

On se demande toujours ce qu’il va rester à la fin de grands événements comme celui-ci. Que vont apporter ces Special Olympics aux Emirats ?

PW : Je pense que le bilan sera essentiellement humain : ces personnes seront mieux intégrées dans le système scolaire, dans l’emploi, auront mieux accès aux soins médicaux, mais aussi aux mêmes opportunités et aux mêmes services que les autres.

Comment le pays peut-il aider les élèves à besoins spécifiques à faire du sport ?

PW : Nous avons un programme appelé Sports Unifiés qui regroupe des personnes avec et sans handicap dans les mêmes équipes. Et cela brise les stéréotypes. A la fin, ce que vous voyez vraiment, c’est onze personnes qui jouent au football.

Une compétition qui "change les mentalités"

En quoi la vie des athlètes va-t-elle changer après les Special Olympics ? Quelles opportunités vont s’ouvrir à eux ?

PW : Cette compétition change les mentalités. Maintenant, les gens se disent « je peux embaucher cette personne, elle peut travailler dans mon entreprise, il n’y a aucune raison que ces personnes n’aillent pas dans des écoles classiques ». Les spectateurs connaîtront des sportifs qui conduisent, qui ont leur famille. Il s’agit de promouvoir l’indépendance de ces "personnes avec détermination".

Des initiatives personnelles en Jordanie pour l'inclusion

En Jordanie, il peut être difficile de trouver un soutien éducatif et une thérapie médicale pour les personnes atteintes d'autisme et leurs familles. Cela a amené certains parents à prendre les choses en main. 

Le dessin animé Team Hero avec Waseem, un petit garçon autiste

Waseem est l’un des personnages de ce nouveau dessin animé. Mais contrairement aux autres programmes, celui-ci est le premier du genre dans la région. Pour cause, Waseem est autiste. En regardant ses aventures avec ses amis, les enfants sont sensibilisés à la diversité et à l’inclusion.

La co-créatrice, Reem Al Faranji, a voulu présenter positivement les personnes handicapées. A l’origine de son engagement : des troubles du développement ont été diagnostiqués à ses deux fils Aboud et Amro. 

Elle explique : "J'ai remarqué dans les médias que je voyais rarement des images positives de personnes comme mes fils. La façon dont nous avons construit le dessin animé Waseem fait en sorte que les enfants vivent des aventures sociales et nous essayons de promouvoir les valeurs sociales d’acceptation et de tolérance. Le handicap n’est donc qu’un type de diversité dans la société et nous voulons que les enfants l’acceptent.“

Le site web explicatif Habaybna

Lorsque les fils de Reem ont été diagnostiqués, impossible pour elle de trouver des informations en ligne en arabe. Elle a décidé de lancer Habaybna, un site Web en langue arabe dont l’objectif est de devenir une source fiable pour les familles d’enfants ayant une déficience intellectuelle. De courtes vidéos avec des spécialistes et des parents fournissent des conseils d’experts.

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Reem n'est pas la seule mère à s’impliquer. Lina a créé des livres pour enfants qui présentent les compétences des personnes ayant une déficience physique. Au début, Lina voulait seulement réussir à payer une opération pour sa fille, Miryana, qui est atteinte de paralysie cérébrale. Maintenant, elle veut changer l’image des enfants handicapés dans la société.

"Ici, nous présentons idéalement les enfants handicapés, raconte Lina. Par exemple, Sahid est aveugle. Il a un fauteuil roulant. Là, Miryana est présentée avec ses béquilles. C'est un message de ma part à ma fille et à tous les autres enfants comme Miryana pour leur dire de croire en eux."

D’après la Banque mondiale, 15% de la population dans le monde est atteinte d’une forme de handicap. Au Moyen-Orient et en Afrique du nord, ce taux est de moins de 3%. A cause de la stigmatisation et du manque de connaissances, de nombreux cas ne sont pas constatés ni répertoriés.

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