Daech : la fin du califat, pas de la menace

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Par Olivier Peguy
Daech : la fin du califat, pas de la menace

Le drapeau des Forces démocratiques syriennes (FDS) flotte sur la ville de Baghouz. La dernière poche aux mains de l'Etat islamique, dans l'est de la Syrie est tombée, après plusieurs semaines de combats. Et c'en est fini du "califat" proclamé par le groupe djihadiste.

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Dans les ruines du village de Baghouz, dernière poche de Daech, reprise ce samedi 23 mars 2019REUTERS/Stringer

Pour marquer l'événement, une cérémonie était organisée ce samedi, à proximité de Baghouz, en présence des représentants des forces arabo-kurdes et de William Roebuck, l'envoyé spécial des Etats-Unis pour la coalition internationale. Et si tous ont salué le travail accompli, ils ont aussi prévenu qu'il ne fallait pas baisser la garde.

Nous en avons fini avec Daech sur le plan territorial en Syrie et en Irak, mais nous avons encore du travail pour obtenir une défaite durable du groupe Etat islamique. La campagne n'est donc pas finie. L'Etat islamique demeure une menace significative pour la région, pour les Etats-Unis et pour nos alliés.
William Roebuck
Conseiller américain des forces de la coalition internationale

Réactions internationales

Dans les premières réactions de pays membres de la coalition à la chute du "califat", la France a jugé qu'un "danger majeur" avait été "éliminé".

Pour le gouvernement britannique, il s'agit d'une "étape historique".

Le président américain a salué à sa manière la victoire des forces arabo-kurdes soutenues par les Etats Unis. Arrivé en Floride vendredi, Donald Trump est descendu d'Air Force One en brandissant une carte de la région indiquant bien la reprise totale des territoires jusqu'ici aux mains de l'organisation terroriste.

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Donald Trump à son arrivée en Floride, le 22 mars 2019REUTERS/Kevin Lamarque

Le "califat", son chef al-Baghdadi et ses combattants

C'est en 2014 que le groupe Etat islamique avait instauré un "califat" sur des pans des territoires à cheval entre l'Irak et la Syrie. Une emprise territoriale qui allait ensuite fondre devant les offensives militaires en Irak et en Syrie, avec le soutien d'une large coalition dirigée par les Etats-Unis.

Le chef de l'EI, l'Irakien Abou Bakr al-Baghdadi, se terrerait aujourd'hui dans le désert syrien, selon Hicham al-Hachémi, spécialiste des mouvements djihadistes. Les Etats-Unis offrent 25 millions de dollars pour la capture de l'homme le plus recherché au monde.

Sur les milliers de volontaires qui avaient rejoint les rangs de Daech, beaucoup sont morts, et d'autres ont disparu dans la nature. Les experts estiment qu'ils constituent désormais des "cellules dormantes de djihadistes" gardant intact leur idéologie terroriste.

Et puis il y a ceux qui se sont rendus, ainsi que les familles des combattants tués. Ils ont été transférés dans des camps principalement dans celui d'Al-Hol (nord-est) où ils vivent dans des conditions difficiles. Parmi les rescapés, de nombreux ressortissants étrangers, issus de dizaines de pays. Leur rapatriement fait toujours débat notamment au sein des États occidentaux.

- avec agences -