Nicaragua: tirs sur des manifestants au lendemain d'un accord opposition-gouvernement

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Trois manifestants antigouvernementaux ont été blessés par balles samedi à Managua par un homme qui a ensuite été passé à tabac par la foule, au lendemain d'un accord entre le gouvernement et l'opposition visant à apaiser la crise politique au Nicaragua.

L'incident s'est produit alors que quelque 150 opposants s'étaient rassemblés dans le centre de la capitale nicaraguayenne, près du grand établissement commercial Metrocentro, pour se rendre sur une avenue voisine.

Plusieurs centaines de policiers antiémeutes qui gardaient ce secteur ont obligé les manifestants à reculer, entraînant des heurts au cours desquels au moins trois personnes ont été arrêtées, a rapporté un photographe de l'AFP.

Quelques minutes plus tard, un homme qui se trouvait dans le centre commercial a commencé à tirer sur les manifestants, blessant trois personnes, a constaté sur place un vidéaste de l'AFP.

Après les tirs, des gens ont poursuivi, capturé et frappé le tireur, qui est tombé à terre.

Dans un communiqué, la police a accusé les manifestants d'avoir troublé l'ordre public et d'avoir lynché cet homme qui a été transporté à l'hôpital dans un état sérieux.

"Au moment où l'agression a eu lieu, des tirs d'arme à feu se sont produits et ont blessé trois personnes", indique la version de la police.

Dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, on voit qu'après la capture de l'auteur des tirs, l'un des manifestants trouve dans un sac appartenant à l'agresseur une carte d'identité au nom de German Davila et un document qui le lierait au parti au pouvoir.

La coalition d'opposition Unidad Nacional Azul y Blanco (UNAB) avait appelé samedi à un "sit-in national", une forme de protestation au cours de laquelle les manifestants se réunissent en un point donné pour chanter l'hymne national et réclamer la libération des opposants incarcérés.

Lors des incidents, il y a eu "quatre blessés, dont l'un appartenait à un groupe de choc" lié au pouvoir, et dix opposants ont été arrêtés, a déclaré la porte-parole de l'UNAB, Silvia Gutierrez.

La manifestation de samedi a eu lieu au lendemain d'un accord entre le gouvernement et l'opposition, conclu au cours des pourparlers qui visent à sortir le Nicaragua de la grave crise politique qui y sévit depuis près d'un an.

Dans cet accord, le gouvernement du président Daniel Ortega s'engage à rétablir le droit de manifester et à respecter la liberté de la presse. Il s'engage aussi à désarmer les paramilitaires qui sont intervenus au cours des manifestations antigouvernementales qui ont débuté en avril 2018.

Le gouvernement a annoncé le 21 mars qu'il libérerait tous les opposants détenus dans un délai maximum de 90 jours. Les parties divergent toutefois sur le nombre de prisonniers à élargir.

La répression au Nicaragua a fait 325 morts en onze mois et entraîné le départ en exil de quelque 50.000 personnes, selon les ONG. Des centaines de personnes ont également été emprisonnées.

Ancien guérillero sandiniste, Daniel Ortega, 73 ans, dirige le Nicaragua depuis 2007. L'opposition l'accuse d'avoir instauré une dictature. Il a accepté en février de revenir à la table de négociations après des moins d'interruption des discussions.

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