Le Royaume-Uni à six jours d'un Brexit sans accord

L'interminable feuilleton du Brexit a connu un nouvel épisode, vendredi 5 avril 2019, avec la demande de la Première ministre britannique, Theresa May, à l'Union européenne (UE) d'un nouveau report de l'échéance jusqu'au 30 juin. Le temps, espère-t-elle, de faire adopter, par son Parlement l'accord négocié avec les Vingt-sept. Pour cela, Theresa May cherche une majorité. Elle a, par conséquent, entamé des tractations avec son opposition.
"Nous n'avons pas encore terminé les discussions avec le gouvernement, a commenté, vendredi, le chef du parti travailliste, Jeremy Corbyn. Jusqu'à présent, il n'a pas fait de pas en notre direction, alors, nous continuons à échanger. Notre position est la suivante : il faut conserver une relation commerciale avec l'UE, il faut une union douanière."
En proie à une grave crise politique intérieure, le Royaume-Uni cherche à montrer à ses partenaires européens que les incertitudes actuelles nuisent à tout le monde.
"Une sortie sans accord serait mauvaise pour le Royaume-Uni, mais aussi pour l'Union européenne, a ainsi expliqué le ministre des Affaires étrangères britannique, Jeremy Hunt. Aucune de nos économies ne connait une croissance assez rapide pour garantir qu'un scénario sans accord ne nous plongerait pas dans la récession. Je pense que les Français et les Allemands comprennent cela."
En l'état actuel du calendrier, le Royaume-Uni doit quitter l'UE vendredi 12 avril. Un Brexit sans accord, dans le cadre de ce qui est qualifié de "no deal", les députés britanniques ayant, à trois reprises, rejeté le texte négocié par Theresa May avec les Vingt-sept. Un sommet extraordinaire de l'UE est prévu deux jours avant, le dix avril. Il aura à trancher entre la demande britannique d'un nouveau report au 30 juin et la proposition du président du Conseil européen, Donald Tusk, d'un report "flexible" d'un an. A moins que d'autres options n'arrivent, d'ici là, sur la table.