De Washington à Atlanta, des Américains défendent le droit à l'avortement

De Washington à Atlanta, des Américains défendent le droit à l'avortement
Tous droits réservés REUTERS/Jeenah Moon
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Par Sandrine Delorme avec AFP, Reuters
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Après l'Alabama, ils craignent un retour en arrière général sur l'avortement, 46 ans après l'arrêt historique de la Cour suprême des Etats-Unis "Roe versus Wade".

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Ces Américains sont là pour défendre le droit à l'avortement... A Washington, devant la Cour suprême des Etats-Unis, celle-là même qui a légalisé l'IVG il y a 46 ans, sénateur et citoyens ont envoyé ce message. 

Le chef de la minorité démocrate Chuck Schumer a harangué la foule de manifestants : 

"Ceux qui ont l'intention d'abroger l'IVG et de priver une femme du droit de choisir pensent qu'ils peuvent gagner maintenant. Peuvent-ils gagner ?" 

"Non !"

"Allons-bous les battre ?"

"Yess"

"Je trouve qu'il est très injuste qu'un étranger me dise si je dois avoir ou non un enfant, si je devrais avoir cet enfant ou non".

"Je ne saurai jamais ce que c'est que d'être une femme ou le combat que ça représente aujourd'hui, mais elles sont attaquées et leurs droits sont attaqués, alors je pense que c'est le moment de prendre la parole".

A New York et à Atlanta aussi, plusieurs centaines d'Américains ont manifesté pour dénoncer les lois d'une quinzaine d'Etat qui interdisent ou limitent drastiquement l'interruption volontaire de grossesse. La plupart appartiennent à la Bible Belt, des états du sud religieux et conservateurs.

En Alabama, par exemple, depuis la semaine dernière, une loi assimile l'avortement à un homicide même en cas de viol ou d'inceste et prévoit des peines pouvant aller jusqu'à 99 ans de prison pour les médecins. Il prévoit une dérogation en cas de danger vital pour la mère, mais pas en cas de viol ou d'inceste.

Le Kentucky et le Mississippi, parmi d'autres, ont interdit l'avortement dès que les battements du cœur du fœtus peuvent être détectés, tandis que le Missouri a interdit cette semaine l'IVG à partir de huit semaines de grossesse.

Ces textes devraient être bloqués par les tribunaux, mais leurs promoteurs ont l'intention de faire des recours en cascade jusqu'à la Cour suprême, dans l'espoir qu'elle se saisisse de l'occasion pour revenir sur sa décision de 1973.

Roe contre Wade est l'arrêt historique de 1973 pris par la Cour suprême américaine qui a donc ainsi légalisé le droit des femmes à avorter tant que le fœtus n'est pas viable (vers la 24e semaine).

Le rôle de Donald Trump dans ce recul du droit à l'IVG

Pendant sa campagne, le milliardaire républicain a conquis la droite religieuse en promettant de nommer à la Cour suprême des juges hostiles aux IVG. Depuis son élection, il y a fait entrer deux magistrats.

Selon la Constitution, le président américain nomme à vie les juges de la Cour suprême et ils sont ensuite confirmés par le Sénat. Deux juges progressistes étant octogénaires, un second mandat de Donald Trump pourrait ancrer durablement la haute juridiction dans le conservatisme.

Le sujet devrait en tout cas occuper une place importante dans la campagne présidentielle de 2020. 

Deux tiers des Américains pensent que l'avortement doit être légal, selon une étude de l'institut Pew Center réalisée en 2018.

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