Au Japon, Trump mène collaborateurs, alliés et ennemis de surprise en surprise

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Par AFP
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Pendant sa visite au Japon, où il a eu l'honneur d'être le premier dirigeant étranger à rencontrer le nouvel empereur, Donald Trump a comme à son habitude mené sa politique étrangère toute personnelle, plongeant ses alliés, ses ennemis et ses collaborateurs dans un état d'incertitude permanent.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre Shinzo Abe lundi, il a, sur chacune des nombreuses questions posées sur les grands défis des Etats-Unis et de leur proche allié, le Japon, répondu à sa guise.

Sur la Corée du Nord, il a balayé en toute décontraction les inquiétudes suscitées par les deux essais de missiles de courte portée réalisés début mai par Pyongyang, dont M. Abe présent à son côté et les conseillers de Donald Trump eux-mêmes disent qu'ils violent les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.

"Les gens autour de moi pensent que ce pourrait être une violation (...) Ce que je vois moi, c'est un homme qui cherche peut-être à attirer l'attention sur lui", a déclaré M. Trump au sujet du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un.

Les services américains disent aussi que Kim n'a aucune intention de renoncer à l'arme nucléaire, mais Donald Trump laisse entendre qu'il fait plus confiance à sa propre intuition. Il dit parler "beaucoup" avec Kim Jong Un de l'opportunité d'ouvrir la Corée du Nord aux investissements plutôt que d'amasser des armes nucléaires et il trouve que ce dernier est "très intelligent".

- Bolton désavoué -

Donald Trump va encore s'attirer des critiques à Washington pour avoir loué un "dictateur" mais il est clair qu'il se moque de ces commentaires.

Sur l'Iran, il a plus encore surpris son monde.

Avant son voyage au Japon, il avait annoncé l'envoi de 1.500 soldats supplémentaires au Moyen-Orient de manière "préventive", en plus d'un porte-avions, de bombardiers B-52, d'un navire de guerre et de missiles Patriot, et avait brandi la menace d'une "fin officielle" de l'Iran si ce pays attaquait les intérêts américains.

Mais lundi à Tokyo, il a assuré pouvoir vivre avec le gouvernement de la République islamique. "Nous ne cherchons pas un changement de régime (à Téhéran), je veux que cela soit clair", a lancé le président américain.

"Ce que nous voulons, c'est l'absence d'armes nucléaires. Je ne veux absolument pas nuire à l'Iran", a-t-il ajouté, estimant même pouvoir "parvenir à un accord".

Sa seule cible était alors son propre conseiller à la sécurité John Bolton, un faucon et partisan de longue date de la manière forte avec Téhéran, et qu'il a à plusieurs reprises contredit au sujet de la Corée du Nord et de l'Iran, en public et en sa présence.

Cette attitude de Donald Trump, déchirant des accords, appliquant des droits de douanes et soufflant le chaud et le froid, déstabilise plus d'un pays.

- Le Japon s'adapte -

A la différence de l'Union européenne et de la Chine, plus offensifs, le Japon a lui une autre méthode: les louanges et les démonstrations d'amitié avec l'imprévisible Américain.

M. Abe n'a rien laissé au hasard pour que "Donald", comme il l'appelle pendant les conférences de presse, passe un séjour agréable et se sente au centre de l'attention: partie de golf, remise par le président américain de la coupe au champion du dernier tournoi de sumo, selfie sur le green.

Et il a surtout fait en sorte que le président américain soit le premier dirigeant étranger à rencontrer le nouvel empereur du Japon.

Qu'a-t-il obtenu en retour ? Donald Trump a réduit la pression sur le commerce, laissant à son hôte jusqu'après des élections sénatoriales prévues cet été pour parvenir à un accord.

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"S'approcher de Trump s'accompagne de quelques risques mais cette relation amicale entre les dirigeant japonais et américain facilite les négociations", estime l'économiste en chef du Mitsubishi Research Institute, Yoko Takeda. "Le Japon fait ce qu'il faut".

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