Non au tie-break dans le dernier set : Roland-Garros en gardien du temple

Non au tie-break dans le dernier set : Roland-Garros en gardien du temple
Tous droits réservés 
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 - Agence France-Presse.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© 2024 - Agence France-Presse. Toutes les informations (texte, photo, vidéo, infographie fixe ou animée, contenu sonore ou multimédia) reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par la législation en vigueur sur les droits de propriété intellectuelle. Par conséquent, toute reproduction, représentation, modification, traduction, exploitation commerciale ou réutilisation de quelque manière que ce soit est interdite sans l’accord préalable écrit de l’AFP, à l’exception de l’usage non commercial personnel. L’AFP ne pourra être tenue pour responsable des retards, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus dans le domaine des informations de presse, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. AFP et son logo sont des marques déposées.

Roland-Garros se pose en gardien de la tradition : le tournoi parisien est le dernier Grand Chelem à résister à l'instauration d'un tie-break dans le set décisif et à rester fidèle aux origines du tennis.

Vainqueur 9 jeux à 7 dans la cinquième manche du match le plus long de l'édition 2019 pour l'instant (4h33 min), aux dépens de Pierre-Hugues Herbert, Benoît Paire défend le statu quo parisien.

"Je suis pour qu'il y ait des 9-9, des 10-10... Ca fait partie du charme du tennis. C'est là que c'est beau. Quand on voit le public, ils sont comme des fous ! C'est pour ces moments qu'ils sont là, c'est dans ces moments qu'ils prennent du plaisir. C'est pour des émotions comme ça qu'on joue au tennis. Avec un tie-break, des émotions comme ça auraient été gâchées", développe-t-il.

"Ce qui est sûr, c'est que la fin du match n'aurait pas été la même avec un jeu décisif, expose Herbert. Un tie-break évite de rester aussi longtemps sur le court. Mais ça empêche de vivre un match comme celui qu'on a eu dans le cinquième set."

Ca fait déjà longtemps, depuis 1970 précisément, que l'US Open a adopté le jeu décisif dans la cinquième manche côté messieurs et la troisième côté dames. Il n'est désormais plus seul : l'Open d'Australie et Wimbledon l'ont rejoint sur le principe en 2019. Pas tout à fait sur la formule cependant. Si bien que les quatre tournois les plus prestigieux du tennis ont à présent chacun leur règle.

- Quatre Grand Chelem, quatre formules -

A Melbourne, on a étrenné en janvier un "super tie-break" en dix points joué à six jeux partout.

A Londres, on jouera un jeu décisif classique, c'est-à-dire en sept points, quand le score atteindra douze jeux partout, soit l'équivalent de deux sets en un.

Il n'y a donc plus que sur la terre battue parisienne que deux jeux d'écart sont impératifs dans la cinquième (ou troisième) manche.

L'Open d'Australie et Wimbledon expliquent avoir fait évoluer leur règlement après avoir mené chacun une large consultation auprès des joueurs et d'observateurs avisés. Le tournoi londonien a également pris en considération "deux décennies de statistiques de matches", la question de la programmation et celle de l'expérience proposée aux spectateurs.

Côté australien, on considère qu'un jeu décisif version longue constitue "un final spécial permettant un dernier rebondissement et susceptible d'atténuer l'avantage que peut avoir le serveur" dans un tie-break traditionnel.

Côté britannique, on défend que "le tie-break à 12-12 offre un juste équilibre entre laisser largement l'occasion aux joueurs de conclure le match par deux jeux d'écart et garantir que le match se terminera dans une durée acceptable."

Nul doute que le souvenir du match le plus long de l'histoire du tennis, qui avait opposé le Français Nicolas Mahut et l'Américain John Isner - dans le rôle du gagnant - sur le gazon londonien en 2010, achevé sur le score ahurissant de 70-68 après 11h05 min de match étalées sur trois jours, a pesé lourd dans la balance. D'autant que la demi-finale à rallonge entre Isner - cette fois dans le rôle du perdant - et le Sud-Africain Kevin Anderson, conclue 26-24 après 6h36 min il y a un an, l'a ravivé. Entre Anderson et Isner, rien que le cinquième set avait duré près de trois heures.

- "Proportions ridicules" -

Dans l'histoire presque centenaire de Roland-Garros, un seul match a dépassé les six heures, le duel 100% français entre Fabrice Santoro et Arnaud Clément au premier tour en 2004 (16-14 en 6h33 min).

Cette rareté, c'est la première raison avancée par Roland-Garros pour s'en tenir à la tradition.

"Wimbledon a décidé d'instaurer un tie-break (à 12-12) à cause de matches comme Mahut-Isner qui ont atteint des proportions totalement ridicules. Historiquement, à Roland-Garros, ça ne s'est jamais produit, même s'il y a des matches qui ont effectivement un petit peu duré, explique à l'AFP Guy Forget, le directeur du tournoi parisien. Peut-être que si à l'avenir nous sommes confrontés aussi à ce genre de match, on essaiera de se rapprocher" des autres Grand Chelem.

A ce jour toutefois, ce n'est "pas du tout" envisagé et ni joueurs ni diffuseurs n'en émettent le souhait, affirme-t-il.

PUBLICITÉ

Avec quatre Grand Chelem et autant de façons de conclure, se pose néanmoins la question de la lisibilité.

"On peut regretter (un certain manque de) clarté, d'homogénéité entre les différents formats, convient Forget. Ce serait peut-être bien qu'à un moment donné, ils puissent accorder leurs violons pour que le public puisse s'y retrouver."

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Les Jeux Olympiques de Paris mettent les petits plats dans les grands !

Judo : Riner sacré pour la huitième fois à Paris, Romane Dicko également en or

Clarisse Agbégnénou décroche sa septième victoire au Grand Chelem de Paris