Le Kazakhstan organise sa première élection présidentielle sans Nazarbaïev

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Par AFP
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Les Kazakhs se rendent aux urnes dimanche pour un scrutin anticipé inédit, le premier dans l'histoire de cette ex-république soviétique d'Asie centrale sans l'historique autocrate Noursoultan Nazarbaïev, démissionnaire à la surprise générale en mars.

Près de 10 millions d'électeurs sont appelés dans les bureaux de vote, qui ont ouvert à 01H00 GMT et fermeront à 14H00 GMT.

L'absence de Noursoultan Nazarbaïev ne signifie pas que le suspense sera de mise: son successeur désigné, le président par intérim Kassym-Jomart Tokaïev, est quasi-assuré de l'emporter après avoir reçu le soutien du parti au pouvoir et de l'ancien président, qui conserve un rôle clé dans le système politique.

M. Tokaïev, 66 ans, affronte six adversaires mais aucun n'est connu du grand public et un seul peut être considéré comme un réel opposant. A l'inverse, le président par intérim a pu compter sur le soutien de nombreuses célébrités et sur les ressources de l'Etat, mises à sa disposition pour sa campagne.

"Je pense que Tokaïev va recevoir le soutien de la majorité de la population mais espérer les chiffres de Noursoultan Nazarbaïev serait inapproprié", a commenté le directeur de campagne de Kassym-Jomart Tokaïev, Maulen Achimbaïev, cité par l'agence de presse russe Interfax.

Difficile en effet de faire aussi bien que l'ancien président kazakh, élu une première fois en 1991 puis réélu à quatre reprises avec des scores dépassant les 80%. En 2015, dans un contexte de difficultés économiques, Noursoultan Nazarbaïev avait obtenu 98% des voix pour un taux de participation de 95%.

Ces élections n'ont jamais été reconnues comme libres et justes par les observateurs internationaux et il est probable qu'il en sera de même pour celle-ci. Selon l'un des deux organismes de sondages autorisés à fonctionner, Tokaïev est crédité de près de 73% des voix.

- La transition est une "illusion" -

"Je vais voter pour lui parce que je ne connais pas les autres", a expliqué à l'AFP Assya Seïtbekova, 25 ans, qui travaille pour une compagnie de production privée.

Dans la plus grande ville du pays, Almaty, un chauffeur de taxi affirmait aussi son intention de voter pour le favori, l'appelant "le candidat le plus fort".

"Un jour, un politicien plus fort émergera et remplacera le clan de Nazarbaïev, et cette personne aura aussi mon vote", a ajouté cet homme de 43 ans, Timour Kozhabergenov.

Le seul véritable opposant de Kassym-Jomart Tokaïev participant à l'élection est un journaliste, Amirzhan Kossanov, mais il a été très critiqué pour avoir mené une campagne atone, au cours de laquelle il ne s'en est jamais réellement pris au parti de Noursoultan Nazarbaïev et Kassym-Jomart Tokaïev.

Kassym-Jomart Tokaïev a occupé de nombreuses postes clés du système kazakh: deux fois ministre des Affaires étrangères, il a aussi été Premier ministre au tournant des années 2000 et directeur général de l'Office des Nations unies à Genève de 2011 à 2013, devenant le premier Kazakh à occuper un poste aussi élevé dans une organisation internationale.

Il était président du Sénat quand Noursoultan Nazarbaïev a annoncé sa démission ce qui lui a valu, conformément à la Constitution, d'assurer l'intérim à la tête de l'Etat.

Plusieurs manifestations ont émaillé la campagne électorale, provoquant une réponse sévère des autorités qui ont intensifié la répression contre les médias et les opposants dans les semaines précédant le vote. L'opposant le plus virulent, l'ancien banquier en exil Moukhtar Abliazov, a d'ailleurs appelé à des manifestations à travers le pays dimanche.

Dans un communiqué, l'ONG Human Right Watch (HRW) a expliqué que l'idée d'une transition politique était "une illusion" et mis en lumière la poursuite de violations des droits de l'Homme sous la présidence de M. Tokaïev.

"Les autorités kazakhes interrompent de façon routinière aux protestations pacifiques, raflent de force les participants - leur attachant parfois les mains et les pieds - et les sanctionnent avec des amendes et des courtes peines d'emprisonnement", dénonce l'ONG.

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