Albanie : un scrutin local sans opposition sur fond de crise politique

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Par Guillaume Petit
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Les principaux partis de l'opposition demandent la démission du premier ministre socialiste Edi Rama, qu'ils accusent de fraude électorale et de lien avec le crime organisé, alors que l'Albanie connaît un bras de fer entre ce dernier et le président.

Les principaux partis d'opposition boycottent le scrutin local et demandent la démission du premier ministre socialiste Edi Rama, qu'ils accusent de fraude électorale et de lien avec le crime organisé.

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C'est un scrutin local, mais l'enjeu est largement devenu national. En Albanie, plus l'échéance des municipales du 30 juin se rapproche, plus la tension devient maximale.

Rappel des faits

Tout commence en février dernier, quand des centaines de sympathisants de l'opposition sont descendus dans la rue pour appeler à la démission du premier ministre socialiste Edi Rama. Ils l'accusent de fraude électorale et d'être lié au crime organisé, après des révélations de la presse.

Les principaux partis de l'opposition, dont celui de droite, préviennent qu'ils boycotteront ces élections locales, si Edi Rama ne quitte pas le pouvoir.

Jugeant par conséquent le scrutin anti-démocratique, le président albanais Ilir Meta a décidé le 10 juin de reporter l'élection pour permettre aux partis politiques de dialoguer. C'était pour lui la "seule possibilité" pour "éviter un conflit civil et une déstabilisation du pays".

Mais le premier ministre Edi Rama, déterminé à maintenir l'élection, a fait annulé cette décision, grâce au soutien du collège électoral.

Le parlement albanais, qui fonctionne désormais sans les partis d'opposition, qui ont démissionné, a également voté une résolution qualifiant d'anticonstitutionnelle l'initiative du président.

Crise politique

Cet épisode est venu ajouter à la crise politique un bras de fer institutionnel entre les deux têtes de l'exécutif. Il a donné lieu à des manifestations, plus violentes encore, comme lorsque des sympathisants de l'opposition ont tenté d'entrer dans le collège électoral.

La dernière grande manifestation du 21 juin est néanmoins restée pacifique.

Et maintenant ?

La communauté internationale a condamné les violences de la part d'une partie de l'opposition mais est restée relativement muette sur la non-participation de l'opposition au scrutin.

Ce vendredi, l'ambassadeur de l'Union européenne en Albanie appelle ce vendredi les partis politiques à s'engager sur la voie du "dialogue" et à respecter le processus électoral. 

Un scrutin auquel l'opposition refuse donc toujours, pour l'heure, de participer. Problématique pour un pays qui souhaite rejoindre l'Union européenne.

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