Poutine choisit le camp populiste, il juge les "progressistes" dépassés

Vladimir Poutine à Osaka, au Japon
Vladimir Poutine à Osaka, au Japon
Par Joël Chatreau
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Vladimir Poutine choisit définitivement le camp populiste. Dans une interview au journal britannique Financial Times, le président russe s'en prend aux "idées progressistes" des pays occidentaux, qu'il juge "obsolètes". Il rejette violemment leur politique envers les migrants.

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En vieillissant, Vladimir Poutine se rapproche de plus en plus ouvertement du camp des populistes à travers le monde. Le président de la Russie descend en flammes "les idées progressistes" des pays occidentaux, estimant qu'elles sont dépassées. Il vise notamment la politique européenne envers les migrants, estimant qu'elle permet aux réfugiés de "tuer, piller, violer en toute impunité".

C'est dans le quotidien britannique Financial Times de ce vendredi que le maître du Kremlin se lâche. Dans l'interview qu'il a accordé au journal économique, il décrète que "le progressisme a vécu". Selon lui, alors que la vague nationaliste ne fait que grossir un peu partout, les progressistes "ne peuvent plus désormais dicter aux gens ce qu'ils doivent faire, comme ils ont tenté de le faire ces dernières décennies". De son point de vue, "cette idée est devenue obsolète et elle est en conflit avec les intérêts de l'immense majorité de la population".

Pour Poutine, le progressisme, c'est laisser les migrants "tuer, piller, violer"

Vladimir Poutine s'en prend notamment à la décision qu'avait prise la chancelière allemande, Angela Merkel, en ouvrant grand les portes de son pays aux migrants fuyant les violences en Irak et en Syrie. Pour lui, c'était "une erreur capitale". "Cette idée progressiste présuppose que l'on ne peut rien faire, déclare-t-il sans prendre de gants (...) que les migrants peuvent tuer, piller, violer en toute impunité du fait que leurs droits sont protégés". Le chef de l'Etat russe préfère louer la méthode du président américain,Donald Trump, qui ferme les frontières des Etats-Unis aux familles déplacées qui abandonnent plusieurs pays d'Amérique centrale et s'entassent dans le nord du Mexique.

La riposte de Tusk, qui dénonce "l'autoritarisme" et "le culte de la personnalité"

Le président du Conseil européen, Donald Tusk (ci-dessous avec le Premier ministre japonais, Shinzo Abe),qui se trouve au sommet du G20 à Osaka, au Japon, comme Vladimir Poutine, n'a pas laissé le président russe tenir de tels propos sans réagir. "Quiconque affirme que la démocratie progressiste est obsolète dit par là-même que les libertés sont obsolètes, que l'Etat de droit est obsolète et que les droits de l'Homme sont obsolètes", a-t-il contre-attaqué. "Pour nous en Europe, il s'agit de valeurs essentielles et vivaces", a-t-il affirmé, déclarant que ce sont au contraire "l'autoritarisme, le culte de la personnalité et la loi des oligarques qui sont réellement obsolètes même s'ils peuvent sembler parfois efficaces".

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