L'Argentine commémore les 25 ans de l'attentat contre les institutions juives

L'Argentine commémore les 25 ans de l'attentat contre les institutions juives
Tous droits réservés  Buenos Aires, Argentina, July 18, 2019. REUTERS/Agustin Marcarian
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Par Euronews
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Le matin du 18 juillet 1994, une bombe pulvérise l'immeuble abritant les institutions juives d'Argentine et tue 85 personnes. 25 ans après, malgré de nombreux rebondissements, cette affaire délicate où se mêle la géopolitique et manipulations n'a toujours pas été élucidée.

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Les sirènes ont retenti jeudi à Buenos Aires pour commémorer la mémoire des victimes du pire attentat de l'histoire de l'Argentine. Le 18 juillet 1994, une bombe pulvérise l'immeuble abritant les institutions juives du pays : 85 personnes seront tuées, 300 autres blessées. L'affaire n'a jamais été élucidée et personne n'a été condamnée. Le pays réclame à nouveau que justice soit faite.

"Comment est-il possible que 25 ans plus tard, aucune personne responsable n'ait été emprisonnée pour ce crime contre l'humanité ? Notre société exige de toute urgence que justice soit faite parce qu'elle comprend qu'il n'y a pas d'autre moyen d'éviter de répéter les erreurs du passé. Vingt-cinq ans ont passé et la plaie reste ouverte, une plaie qui ne peut être fermée sans justice" souligne Ariel Eichbaum, président de l'Association mutuelle israélite argentine.

Un registre des personnes et organisations terroristes a été créé à cette occasion. Le Hezbollah, soupçonné dans cet attentat, est le premier à y figurer. Les avoirs du mouvement chiite libanais dans le pays ont été gelés.

"Toute une génération d'Argentins est témoin de l'impunité et de l'absence de justice. Ce fut un coup dur pour tout le pays, pour notre système démocratique et pour tous les Argentins" indique Mauricio Macri, le président argentin.

Depuis cet attentat, une ancienne présidente a été accusée d'avoir fait piétiner les investigations, un juge a été condamné pour entrave à l'enquête et un procureur a été trouvé mort.

Avant d'être trouvé mort à son domicile en janvier 2015, le procureur Alberto Nisman, qui a travaillé pendant plus de 10 ans sur cette affaire, estimait que l'ex-présidente Cristina Kirchner (2007-2015) avait entravé l'action de la justice en concluant avec l'Iran un mémorandum prévoyant l'audition à Téhéran de dirigeants iraniens suspects, alors qu'il en demandait l'extradition depuis des années. Il souhaitait que des poursuites contre Mme Kirchner soient engagées.

Le gouvernement de l'époque s'était défendu en assurant que l'initiative du mémorandum, très critiqué aussi par la communauté juive, avait été prise faute de pouvoir obtenir l'extradition vers l'Argentine des commanditaires présumés de l'attentat.

Une procédure pour entrave à l'enquête sur l'attentat de l'Amia a finalement été ouverte contre Cristina Kirchner, qui a été mise en examen en 2017.

Sur un autre volet de ce dossier sulfureux, la justice argentine a prononcé en février une peine de 6 ans de prison contre le juge Juan José Galeano, pour entrave à cette enquête qu'il a dirigée pendant près d'une décennie.

Lors de ce même procès, si l'ex-président argentin Carlos Menem a été acquitté, son ancien patron des services secrets Hugo Anzorreguy a été condamné à 4 ans et demi de prison.

Israël et la justice argentine affirment que l'Iran a ordonné cet attentat, exécuté par des hommes du groupe armé chiite libanais Hezbollah. Le pays a émis des mandats d'arrêt internationaux contre des Iraniens qu'elle accuse d'implication dans l'attentat. Pour l'heure, sans résultat.

avec AFP

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