Le parti du chef de l'Etat est donné favori des sondages, mais ne semble pas assuré de disposer d'une majorité absolue au Parlement.
Dernière ligne droite avant les législatives en Ukraine. La campagne n'aura duré que deux mois, mais le parti du nouveau président ukrainien est donné en tête des intentions de vote, d'après les derniers sondages. Trois mois après l'arrivée au pouvoir de l'ancien acteur Volodymyr Zelenskyi, son parti a remodelé le paysage politique. Mais s'il adopte des codes plus directs avec les électeurs, il n'est pourtant pas assuré de remporter la majorité absolue, et de faire l'économie d'une coalition.
"C'est la première fois que des élections ont lieu en Ukraine pendant la période estivale", note Vadym Karpyak, éditorialiste politique. "C'est pourquoi il est très difficile de prédire les résultats et le taux de participation. Ensuite, il y a une demande extrêmement forte pour voir de nouveaux visages au Parlement".
D'autres formations politiques viennent aussi rebattre les cartes, comme le parti "Voice", libéral et pro-européen. Ce tout nouveau parti dirigé par le musicien ukrainien Sviatoslav Vakarchuck est l'une des deux formations qui promettent de changer le système et d'offrir de nouveaux visages au parlement.
"Nous avons une liste de critères que doivent remplir tous les candidats du parti", affirme Pavlo Kuhta, responsable du programme de "Voice". "Ne pas s'être engagé contre la Révolution de Maïdan, ne pas avoir pas de positions pro-russes, ne pas être impliqué pas dans des affaires de corruption, être intègre, et pas de zones d'ombres dans leur parcours".
Mais la fin de l'oligarchie ne semble pas programmée, indissociable de longue date de la politique ukrainienne.
"Les oligarques n'ont pas quitté l'Ukraine", indique Olha Aivazovska, analyste au sein de l'ONG Opora. "Ils soutiennent divers partis au Parlement, et les candidats font des interventions télévisées sur des chaînes entièrement détenues par les oligarques. Cependant, il n'y a pas de monopole d'un seul oligarque sur les autorités".
Les habitués de la politique, eux, défendent leur expérience et leur connaissance des rouages. Les soutiens de l'ex- président Viktor Ianoukovitch, évincé pendant la révolution de Maïdan, promettent de rétablir l'ordre et la paix.
"Solidarité européenne", le parti pro-occidental de l'ancien chef de l'Etat Petro Porochenko, est lui aussi dans la course, et pourrait franchir le seuil fatidique des 5%, pour disposer de représentants au Parlement.