Brexit : l'UE rejette les conditions posées par Boris Johnson

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Par Joanne Massard  avec AFP
Brexit : l'UE rejette les conditions posées par Boris Johnson
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Premiers jours à la tête du gouvernement britannique pour Boris Johnson et premiers affrontement avec ses homologues à bruxelles au sujet du Brexit.

Le négociateur de l'Union Européenne pour le brexit, Michel Barnier, a qualifié d'"inacceptable" la proposition du nouveau Premier ministre britannique. Il fustige entre autres l’idée du nouveau premier ministre de supprimer le filet de sécurité sur la frontière irlandaise.

Le dirigeant conservateur a en particulier réclamé "l'abolition" du "filet de sécurité" irlandais, destiné à éviter le retour de contrôles à la frontière entre la province britannique d'Irlande du Nord et sa voisine la République d'Irlande, agitant sinon la menace d'une sortie sans accord.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a lui réaffirmé à Boris Johnson que l'accord de divorce conclu avec le Royaume Uni était le seul possible pour l'Union européenne. Et qu'il n'y aura pas d'autres négociations.

"La position de l'Union européenne et celle de l'Irlande n'ont pas changé. Le filet de sécurité fait partie intégrante de l'accord de retrait. Sans le filet de sécurité, pas de phase de transition, pas de phase de mise en œuvre et il n'y aura pas d'accord de libre-échange tant que toutes ces questions n'auront pas été réglées" a exprimé Leo Varadkar, le Premier ministre d'irlande.

Les dirigeants de l'UE ont toujours répété qu'ils ne rouvriraient pas l'accord de divorce conclu en novembre avec Theresa May, contrainte à la démission après le rejet de ce texte par les députés britanniques. Ils se montrent en revanche ouverts à modifier la déclaration politique jointe à l'accord de retrait, qui jette les bases de la future relation entre le Royaume-Uni et l'UE après le Brexit.

L'accord est "le meilleur et le seul possible", lui a redit jeudi au téléphone le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker au cours de leur premier entretien. Les deux dirigeants ont échangés leurs numéros de portable et sont convenus de rester en contact, a expliqué sa porte-parole

"La Commission reste disponible au cours des prochaines semaines si le Royaume-Uni souhaite tenir des pourparlers et clarifier sa position de manière plus détaillée", a-t-elle assuré.

Boris Johnson a déjà dit à plusieurs reprises vouloir sortir de l'Union le 31 octobre prochain

"Ils refusent d'apporter des changements à l'accord de retrait. S'ils ne le font pas, s'ils ne le font pas, nous devrons bien entendu quitter l'union sans un accord au titre de l'article 50. Le Royaume-Uni est mieux préparé à cette situation que beaucoup ne le pensent. Mais nous ne sommes pas encore aussi prêts que nous le devrions. Dans les 98 jours qui nous restent, nous devons redoubler d'efforts dans nos préparatifs pour faire en sorte qu'il y ait le moins de perturbations possible dans notre vie nationale." s'est-il exprimé devant le Parlement britannique.

Il n'a pas encore posé ses valises à Downing Street, mais à peine arrivé au pouvoir, Boris Johnson a annoncé la couleur en se débarrassant d'une très large partie de l'équipe de Theresa May, et en nommant aux postes clés de fervents "Brexiters" comme Dominic Raab, 45 ans, qui a hérité de la diplomatie, Priti Patel, 47 ans, nouvelle ministre de l'Intérieur, ou Jacob Rees-Mogg, 50 ans, chargé des relations avec le Parlement.

Le leader travailliste, Jeremy Corbyn, a lui de nouveau appelé à des élections générales lors d'un rassemblement sur la place du Parlement, critiquant le "cabinet d'extrême droite" du nouveau Premier ministre Boris Johnson.