Vladimir Poutine : 20 ans d'un pouvoir sans limite

Vladimir Poutine : 20 ans d'un pouvoir sans limite
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Par Raphaele Tavernier avec AFP
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Après avoir marginalisé toutes les voix critiques, l'ancien agent du KGB, populaire pour avoir restauré la place de son pays sur la scène internationale ne compte pas laisser émerger d'opposition. Quand bien même la Constitution ne lui permet pas de se représenter à un nouveau mandat en 2024.

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Vladimir Poutine célèbre ce vendredi ses 20 ans de pouvoir en Russie, tour à tour chef du gouvernement ou du Kremlin.

Né le 7 octobre 1952 dans une famille ouvrière de la banlieue de Leningrad, l'actuelle Saint-Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine est nommé en 1998 à la tête des services secrets de la Russie, le FSB, héritier de l'ex-KGB soviétique qu'il avait rejoint en 1975.

Un an plus tard, le 9 août 1999, il est nommé à la tête du gouvernement par le président russe Boris Eltsine.

Les commentateurs voient en lui un représentant des services de sécurité capable de mettre fin à instabilité politique et aux troubles dans le Caucase. Mais aussi un efficace homme d'Etat ayant entamé sa carrière auprès du très libéral maire de Saint-Pétersbourg Anatoli Sobtchak et choisi par le clan Eltsine pour maintenir la Russie sur la voie de l'économie de marché.

Beaucoup pensent que Vladimir poutine compte poursuivre les réformes démocratiques des années post-soviétiques, tout en restaurant l'ordre. Vingt ans plus tard, il a installé un pouvoir sans partage et semble déterminé à le conserver.

A ses débuts, le Premier ministre Poutine se montre relativement tolérant et disposé à de bonnes relations avec les Occidentaux. Il cultive cependant l'image d'un dur et lance la deuxième guerre de Tchétchénie, socle de sa popularité qui lui permettra d'être élu président en 2000 avec 53% des voix.

Grâce à une manne pétrolière abondante, sa première décennie au pouvoir est marquée par une remontée du niveau de vie des Russes et un retour de l'Etat affaibli après la chute de l'URSS, avec une reprise en main des médias contrôlés par d'ambitieux oligarques.

Vladimir Poutine est réélu en 2004, année de la « Révolution orange » qui aboutit à l'élection en Ukraine d'un président pro-occidental et que le Kremlin considère comme une ingérence occidentale dans son pré carré.

En 2007, M. Poutine prononce à Munich un dur réquisitoire contre les Etats-Unis, resté dans les mémoires.

Depuis, les crises se multiplient: guerre en Géorgie en 2008, intervention occidentale en Libye en 2011 vécue comme une trahison par Moscou qui soutient désormais Bachar al-Assad en Syrie, crise ukrainienne de 2014 avec l'annexion de la Crimée puis le lancement d'un conflit dans l'Est entre forces de Kiev et séparatistes prorusses.

Sur le plan intérieur, cela se traduit par la défense des valeurs traditionnelles conservatrices prônées par l'Eglise orthodoxe, en opposition avec une forme de "décadence" occidentale, et un recul permanent des libertés publiques au nom de l'ordre et de la stabilité.

L'échéance de la fin de mandat laisse la classe politique russe s'interroger sur ses intentions. Redevenir Premier ministre comme en 2008-2012? Désigner un successeur comme Boris Eltsine en 1999? S'attribuer une fonction honorifique lui permettant de tirer les ficelles comme vient de le faire l'homme fort du Kazakhstan voisin?

La question se pose d'autant plus que la popularité de Vladimir Poutine, stratosphérique après l'annexion de la Crimée, chute depuis l'annonce il y a un an d'une impopulaire réforme des retraites, difficile à accepter pour une population aux revenus très faibles et en baisse continue depuis cinq ans.

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