Annexion de la Vallée du Jourdain : indignation des Palestiniens et critiques internationales

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Par Olivier Peguy
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La promesse faite par Benjamin Netanyahu d'annexer la Vallée du Jourdain en Cisjordanie occupée a suscité une vague d'indignation, au-delà des seuls Palestiniens.

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En plein meeting électoral, le Premier ministre israélien est évacué par son service d'ordre. Des sirènes retentissent, annonçant des tirs de roquettes imminents depuis la bande de Gaza. C'était ce mardi soir à Ashdod, non loin du territoire palestinien.

Après la fin de l'alerte, Benjamin Netanyahu est revenu sur scène, ironisant sur le mouvement islamiste Hamas. "Le Hamas nous tire dessus parce qu'il a peur que je remporte les prochaines élections", a-t-il indiqué.

La tension est montée d'un cran depuis que Benjamin Netanyahu a annoncé, un peu plus tôt dans la journée son intention d'annexer la Vallée du Jourdain, en Cisjordanie occupée.

Une promesse qu'il appliquera s'il remporte les législatives du 17 septembre.

Réactions hostiles chez les Palestiniens

Sauf que cette annonce a suscité une vague d'indignation, d'abord chez les Palestiniens.

Dans un communiqué publié peu après le discours de Netanyahu, le Premier ministre palestinien Mohammad Chtayyeh a qualifié son homologue israélien de "premier fossoyeur du processus de paix".

L'annexion serait un crime de guerre, a renchéri le négociateur palestinien Saeb Erekat.

Quant à Hanane Achraoui, haute responsable de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), elle a estimé sur Twitter que le chef de la droite israélienne cherchait à imposer un "grand Israël sur toute la Palestine historique et à appliquer un programme de nettoyage ethnique".

"Tout est possible. Agression dangereuse. Conflit perpétuel", a ajouté la responsable palestinienne.

Critiques internationales

En meeting au Caire, les dirigeants de la Ligue arabe ont réagi, par la voix du secrétaire général de l'organisation, Ahmed Aboul Gheit. "Cela constitue une nouvelle agression", a-t-il dit, précisant qu'une telle annexion "(violerait) le droit international". Et de prévenir que cela ruinerait toute chance de progrès dans les discussions de paix.

La Jordanie, gardienne des lieux saints musulmans à Jérusalem-Est, a averti que cette décision "entraînerait toute la région dans la violence".

Qualifiant cette promesse de "dangereuse escalade", l'Arabie saoudite a demandé une "réunion d'urgence" des ministres des Affaires étrangères des 57 membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI).

"Toute décision d'Israël pour imposer ses lois (...) en Cisjordanie occupée" n'aura pas de valeur juridique au niveau international mais "serait dévastatrice pour une potentielle relance des négociations, pour la paix régionale et pour l'essence même de la solution à deux Etats", a déclaré le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric.

Le Jourdain et les colonies israéliennes

La vallée du Jourdain représente 30¨% de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. M. Netanyahu a précisé vouloir annexer les colonies juives, qui représentent environ 90% du territoire de la vallée, mais "pas des villages ou des villes arabes comme Jéricho".

Si la colonisation par Israël de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens depuis 1967, elle s'est accélérée ces dernières années sous l'impulsion de M. Netanyahu et de son allié à Washington, Donald Trump.

A ce jour, plus de 600.000 Israéliens mènent une coexistence souvent conflictuelle auprès de trois millions de Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

- avec agences -

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