Brexit : les entreprises face au casse-tête du transport à l'international

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Par Audrey Tilve
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Grossiste en fleurs, transporteur de produits périssables… Ils nous disent leurs craintes en cas de Brexit sans accord

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Cinq jours par semaine, Christine Wolfe, une grossiste britannique en fleurs coupées, reçoit sa marchandise venue des Pays-Bas et d'Italie. Christine est basée dans le Kent et son affaire repose sur l'extrême rapidité des livraisons.

« Je peux ajouter 20 roses rouges à la commande que je ferai ce soir aux Pays-Bas, explique-t-elle. Elles arriveront au petit matin et nous pourrons les livrer au détaillant à six heures. Mais cela pourrait changer. »

Car avec l'éventualité d'un Brexit sans accord, pas sûr que la marchandise arrive aussi vite, rétablissement des contrôles oblige.

« Nous devons nous préparer pour quelque chose qui ne va peut-être pas arriver, résume Christine. S'il y a un accord, nous continuerons de faire comme nous avons fait jusqu'ici. S'il n'y a pas d'accord, nous attendrons tous de voir comment cela se passera. C'est très frustrant. »

Quid des marchandises qui n'attendent pas ?

Le gouvernement britannique a publié des consignes pour les entreprises sur la marche à suivre si le Royaume-Uni quittait l'Union européenne sans accord. Il a dépensé des millions de livres pour préparer le Brexit. Le port de Douvres assure avoir mobilisé des ressources supplémentaires et avoir massivement investi car il le sait, il est le premier convoyeur en flux tendu du Royaume-Uni.

Ronald Krom, à la tête d'une entreprise de transport, est lui aussi très inquiet. Il est spécialisé dans le « juste-à-temps » depuis l'Allemagne et les Pays-Bas, en clair le transport de marchandises qui n'attendent pas. Les retards au port de Douvres seraient, pour lui, très lourds de conséquences.

« Si chaque camion doit attendre son autorisation, disons pendant cinq heures en moyenne, vous imaginez comment cela va impacter notre filière, se lamente-t-il. Il y aura d'énormes retards de ce côté de la Manche comme de l'autre. »

Difficile, néanmoins, de se préparer pour l'inconnu. Difficile aussi de garantir aux clients que le service sera le même demain…

« Mon travail est totalement dépendant de la libre circulation des biens à l'import comme à l'export. Si ce n'est plus le cas, je crains sérieusement de perdre mon travail. »

Les jours de temps clair, il est possible d'apercevoir l'autre rive de la Manche. Mais dans l'horizon nébuleux du Brexit, l'éclaircie se fait attendre et beaucoup d'entreprises redoutent le coup de tonnerre qui pourrait faire sombrer leur barque.

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