Les soldats chinois, en embuscade à Hong Kong, n'attendent qu'un ordre

Les soldats chinois, en embuscade à Hong Kong, n'attendent qu'un ordre
Par Joël Chatreau
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Le régime chinois "ne restera pas les bras croisés" : cet avertissement sonne comme un ultimatum. La résistance des jeunes Hongkongais, toujours retranchés dans l'Université polytechnique, fait perdre toute patience à Pékin. Des milliers de soldats chinois basés dans l'île n'attendent qu'un ordre.

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Le régime chinois de Xi Jinping contient son impatience d'intervenir par la force à Hong Kong, mais il en faudrait peu désormais pour qu'il passe à l'action contre les plus irréductibles des jeunes manifestants du mouvement pro-démocratie. Plusieurs signes avant-coureurs le confortent, en premier lieu la ferme et claire mise en garde de Pékin transmise par l'ambassadeur de Chine au Royaume-Uni, Liu Xaoming :

Si la situation devient incontrôlable, le gouvernement central ne restera certainement pas les bras croisés. Nous avons la résolution et le pouvoir suffisants pour mettre fin aux troubles

Le pouvoir communiste a également mis fin immédiatement à la volonté de la justice hongkongaise de s'émanciper. A peine la Haute cour avait-elle invalidé l'interdiction du port de masques par les protestataires, la jugeant anticonstitutionnelle - la responsable du gouvernement local, Carrie Lam, avait décrété l'interdiction en octobre dernier - que Pékin enterrait cette décision. Pas question de contredire le régime qui affirme que l'Assemblée nationale populaire, et elle seule - il s'agit du Parlement - a le droit de décider si une nouvelle loi est, ou non, conforme à la législation hongkongaise.

Pékin réduit les jeunes manifestants à des "voyous"

On le sait, Hong Kong, que la Chine contrôle depuis 1997 en considérant ce territoire comme une "région administrative spéciale", son appellation officielle, perd petit à petit sa pseudo-autonomie. Par le biais de ses médias de propagande, le régime agite la thèse complotiste d'une intervention de "forces anti-chinoises" sur l'île. Mardi 19 novembre, son principal organe de presse, le Quotidien du peuple, dénonce à la Une :

Les atrocités commises par les voyous hongkongais sont allées au-delà de ce qui est acceptable par la civilisation et la morale humaine

Les soi-disant "voyous" sont des jeunes gens, étudiants et adolescents, qui sont d'abord descendus dans la rue en juin dernier pour réclamer l'annulation d'un projet de loi autorisant des extraditions de Hongkongais vers Pékin. Une fois celui-ci suspendu, les manifestants ont persisté en demandant des réformes vraiment démocratiques. Puis la protestation s'est durcie, parvenant au paroxysme actuel, le siège par la police anti-émeutes de l'Université polytechnique, transformée en camp retranché.

Des milliers de soldats chinois n'attendent qu'un ordre

C'en est trop pour le président Xi Jinping ! Il n'a qu'un seul mot à dire et les milliers d'hommes de l'armée chinoise qui sont cantonnés à Hong Kong interviennent pour ramener "l'ordre". Plusieurs dizaines d'entre eux ont montré leur nez en sortant exceptionnellement de leur garnison le week-end dernier, mais seulement pour nettoyer la voie publique après les dégâts provoqués par les affrontements. Les habitants ne sont pas dupes, les gouvernements occidentaux non plus, leur nombre était restreint mais le message était évident : attention !

En photo ci-dessous, des proches de manifestants pris au piège dans l'université qui refusent de quitter les lieux de peur de revivre le massacre de Tiananmen :

Le spectre de la répression sanglante du mouvement pro-démocratie par les chars sur la place Tiananmen de Pékin, en 1989, hante encore tous les esprits à travers le monde.

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