L'ex-chef de la rébellion ivoirienne devait rentrer dans son pays mais son avion a finalement atterri au Ghana.
Ils ont scandé le nom de Guillaume Soro pendant des heures, faisant fi des forces de l’ordre déployées pour empêcher leur avancée. Des partisans de l'ex-chef de la rébellion ivoirienne et candidat à la présidentielle de 2020 étaient venus l’accueillir à l’aéroport, pour rien. Après sept mois passés en Europe, Guillaume Soro devait en effet rentrer dans son pays, mais son avion a finalement atterri à Accra, au Ghana.
« Les autorités ivoiriennes ont empêché que l’avion atterrisse par des moyens détournés. Guillaume Soro devait atterrir à Abidjan pour retrouver sa famille, ses amis et surtout prendre sa place dans le processus électoral en cours », a dit Alain Lobognon, le porte-parole de Guillaume Soro.
Car celui qui a longtemps été le meilleur allié du président Alassane Ouattara est vu désormais comme son plus grand challenger. Et à dix mois de l'élection présidentielle, les partisans de Guillaume Soro l’attendent avec impatience pour lancer sa campagne. Mais selon les autorités ivoiriennes, Guillaume Soro aurait lui-même choisi de se dérouter sur Accra, pressentant une arrestation à son arrivée à Abidjan. Un mandat d'arrêt international a été émis lundi soir par la justice ivoirienne contre l'ex-chef de la rébellion. Il est accusé de "tentative d'atteinte à l'autorité de l'Etat et à l'intégrité du territoire national".
Le président français était en Côte d’Ivoire ce week-end. Il a quitté Abidjan quelques heures avant les événements. Lors de cette visite, Emmanuel Macron avait fait appeler de ses vœux "l'essentiel travail de réconciliation dont la République de Côte d'Ivoire a tant besoin ». Avec ce nouveau coup de théâtre, la Côte d’Ivoire semble malheureusement ne pas en prendre le chemin.