La transparence dans le porte-monnaie pour réduire les inégalités femmes-hommes

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Par Isabel Marques da Silva
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La Commission européenne veut mettre un terme au secret des revenus dans les entreprises privées afin de réduire les inégalités entre hommes et femmes. Les syndicats applaudissent, le patronat est réservé.

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Imaginez le marché du travail comme un fil tendu sur le vide sur lequel il faut avancer. C’est l’image employée par la Confédération européenne des syndicats (CES) pour résumer les inégalités salariales entre femmes et hommes.

La Commission européenne veut mettre un terme à cette culture du secret dans le secteur privé afin de réduire les écarts de revenu. Dans sa nouvelle stratégie présentée jeudi, l’institution veut rendre obligatoire la transparence pour faire progresser la cause des femmes. Pour la Commissaire européenne en charge de l’Egalité le constat est simple. "Il est évident qu'il n'est pas possible de comparer les salaires s'il n'y a pas de transparence salariale", explique Helena Dalli.

L'écart de revenu entre homme et femme est en moyenne de 16% dans l'UE. Toutefois cette différence varie fortement d'un Etat membre à l'autre. Elle est de 25% en Estonie contre 5% en Roumanie. Deux tiers des Etats membres n'ont pas de transparence salariale mais des bonnes pratiques sont mises en avant en France, en Irlande, en Belgique ou en Suède. Ces précisions peuvent être apportées par la publication du salaire lors de l'offre d'emploi ou par l'obligation d'indiquer les revenus concernés par des audits.

Le patronat européen préfère cependant une autre approche. Le directeur général de BusinessEurope, Markus Beyrer, doute que "la transparence obligatoire améliorerait la situation". Il évoque le cas de plusieurs pays membres où cette procédure complexifie les procédures. "Ce qu'il faut faire c'est améliorer les accès aux crèches et les dispositifs pour les autres membres de la famille ", précise-t-il.

Une meilleure représentation

A travers sa stratégie la Commission veut aussi rendre obligatoire la présence d'au moins 50% de femmes dans les conseils d'administration. Actuellement moins de 8% des dirigeants des grandes entreprises européennes sont des femmes. Les syndicats demandent des quotas obligatoires. "Cette réglementation leur permettra d'arriver en réunion et de dire: je veux l'égalité salariale dans cette entreprise, la loi me soutient, vous devez le faire, aidez-moi à le faire", précise Esther Lynch, secrétaire générale adjointe de la CES.

Une autre priorité est de lutter contre les violences physiques et sexuelles qui touchent 33% des femmes dans l'Union. Six Etats membres : la Bulgarie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, République tchèque et la Slovaquie, n'ont toujours pas ratifié la Convention d'Istanbul contre ces agressions.

Journaliste • Grégoire Lory

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